Traitement Mécano-Biologique : la Fnade y va de son étude...
La Fnade vient de mettre en ligne sur son site internet l'étude concernant les centres de traitement mécano-biologique qu'elle a confié au BIPE et présentée lors de son dernier congrès le 10 juin dernier. La prudence est de mise, et plusieurs remarques suscitent bien des doutes sur l'intérêt de ce mode de traitement que cela soit en termes de performances, de coûts, de qualités des produits sortants notamment du compost...
L'étude du Bipe sur les TMB est une vue d'ensemble sur les installations présentes dans les principaux pays européens : Allemagne, Angleterre, Belgique, Catalogne, France. Premier constat, ce mode de traitement est en vogue. On est passé de 15 à 43 installations ces quatre dernières années en Allemagne, de 2 à 12 en Angleterre, et il y a deux centres en Belgique et trois en Catalogne. Sans compter que les prévisions d'implantation d'ici 2013 sont exponentielles. En France, de trois sites en 2005 on est passé à 8 implantations en 2008 et on prévoit plus de 50 unités en 2013.
Et pourtant, difficile d'être convaincu que ce mode de traitement est une solution très avantageuse. Bien sûr, comme l'écrit la Fnade, les centres TMB apportent une réponse aux objectifs européens de valorisation et d'élimination comme par exemple, limiter la part des déchets fermentescibles éliminés en centre de stockage ( Allemagne, Angleterre). Il s'agit aussi d'un moyen pour faire face aux difficultés d'acceptation par la population de nouvelles capacités d'élimination des déchets. Difficile aussi de ne pas dire qu'il s'agit d'une technologie de séparation qui favorise la préparation de matières en vue de leur valorisation et/ou élimination.
Mais, avec quelle efficacité, à quel prix ? et ceci sans oublier de s'interroger sur l'intérêt d'autres approches et technologies. Car les inconvénients sont pour le moins "substantiels"
Tout d'abord ces centres ne sont que des outils de prétraitement : "ils ne peuvent se substituer en aucun cas aux filières aval de traitement et de valorisation."
Le processus est difficile à maîtriser à cause de l'hétérogéinité des flux entrants. Du coup, on ne peut pas garantir la stabilité de qualité des produits sortants. La production d'un compost de qualité peut s'avérer délicate et de faible rendement.
Les coûts d'exploitation sont élevés et pour partie additionnels.
Plus grave encore, alors que ces investissements ont une longue durée de vie, le risque de ne pas pouvoir progresser pour assurer la qualités des produits sortants est bien là alors qu'il y a fort à parier que l'on va assister à des évolutions plus strictes en termes de normes. Dans ces conditions, la seule solution serait d'améliorer les investissements, d'augmenter les coûts et de renforcer la qualité des collectes sélectives en amont.(sic)
Alors, pourquoi ne pas porter les efforts immédiatement sur la collecte sélective pour obtenir des matières plus faciles à traiter. La valorisation s'en trouverait fortement facilitée et le portefeuille du citoyen ne s'en porterait que mieux. En temps de crise, d'objectifs de réduction des quantités de déchets, cela serait logique. Mais la logique et le traitement des déchets ne font pas souvent bon ménnage !!!
Pour en savoir plus : lecture de l'étude du BIPE de la Fnade sur les TMB, dans les pays européens et ses remarques.