Transition énergétique : le bois ne sera pas un feu de paille
Signe de l’importance de la filière bois en France, les Ministres de l’Agriculture, de l’Ecologie, de l’Economie, et du Logement sont signataires d'un contrat de filière, ainsi que l’Association des Régions de France (ARF), l’Office National des Forêts (ONF), la Fédération Nationale des Communes Forestières (FNCOFOR), et une douzaine d’organisations professionnelles dont la Fedene. Les syndicats de salariés, la CFDT et la CGT, sont également associés à ce contrat. Le contrat de la filière bois engage dans une voie commune et à long terme, l’ensemble des acteurs français du bois à gagner en compétitivité sur des marchés d’avenir répondant à la nécessité d’une économie bas carbone. En pleine loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, ce contrat est un pilier solide qui contient tous les éléments d’une stratégie globale pour valoriser la ressource bois.
Il sera bon de rappeler que la France possède la deuxième forêt d’Europe en superficie. Sa croissance est continue depuis près de deux cents ans et son solde (production moins récolte) est positif chaque année. La filière forêt-bois emploie 440 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 60 milliards d’euros. Comme l’a souligné ce mercredi la Ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal (voir Enr : 12 mesures de soutien pour développer la biomasse), au travers de cette démarche, la filière bois rencontre les chantiers de la transition énergétique. En effet la valorisation énergétique du bois s’inscrit dans une logique de complément d’usages avec les autres formes de valorisation du bois (construction, ameublement, industries) ; les produits à valoriser étant de qualité moindre (taille, essence…) que les bois dédiés à la construction et l’industrie. Exploiter intelligemment la forêt française, replanter des essences adaptées au changement climatique et valoriser en France le bois sous toutes ses formes, tels sont les objectifs de la filière bois au travers de ce contrat.
La biomasse (chauffage individuel et collectif) représente plus de la moitié de la production d’énergies renouvelables de notre pays. La chaleur représente plus de 50 % des consommations d’énergie en France dont 78 % dans l’habitat (Ademe, 2013). Trop peu connue des Français, le bois-énergie dispose de multiples atouts économiques, environnementaux, sociaux et sociétaux. Les adhérents de la Fedeene gèrent plus de 700 chaufferies bois-énergie réparties sur l’ensemble du territoire, pour alimenter en chauffage des quartiers entiers (réseaux de chaleur) ou pour produire de la vapeur à partir de bois pour des sites industriels.
Emblème d’une approche territoriale de la transition énergétique, cette approche collective du bois-énergie réunit tous les critères retenus par le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte: production d’énergies renouvelables locales (chaleur, électricité…), indépendance énergétique accrue, réduction des émissions de CO2, valorisation de sous-produits de la forêt, performance énergétique et environnementale des installations, économie circulaire, créations d’emplois pérennes et non-délocalisables, complément de revenus pour les acteurs forestiers…
« Notre fédération, qui représente les opérateurs d’efficacité énergétique et de chaleur renouvelable, se félicite de la signature de ce contrat qui vise à favoriser le développement optimisé de la filière bois-énergie en instaurant une stratégie globale et durable de développement de l’offre et de la demande de la filière bois », s'st réjouit Jean-Claude Boncorps, Président de la Fedene, lors de la signature. La Fédération des Services Energie Environnement ne peut que se satisfaire d’être enfin reconnue comme un acteur à part entière de la filière bois. Au travers de ce contrat, les pouvoirs publics considèrent enfin la filière bois dans son ensemble comme une cause pour l’environnement, l’emploi et la balance commerciale.
Pour atteindre l‘objectif annoncé dans la loi, de 32 % d’énergies renouvelables en 2030 (14 % aujourd’hui), il convient d’accélérer la cadence en misant sur les synergies au sein de la filière. Car, si le stock de ressources est largement dimensionné pour les besoins, il est essentiel d’accompagner les entreprises de récolte de bois qui doivent investir pour mobiliser davantage de volumes et développer la contractualisation dans la durée entre amont et aval de la filière pour sécuriser les approvisionnements pour les différents usages.