Transport routier : l’OTRE ne veut rien d’autre
Si les routiers « grenellisent » eux aussi, force est de constater que, côté transport, le Grenelle de l’environnement sera resté on ne peut plus classique… La profession se dit satisfaite que la proposition faite d’une réduction de la vitesse des PL n’ait pas été retenue (elle aurait été totalement contre-productive eu égard aux objectifs visés), et rappelle que la taxe kilométrique proposée n’est pas une nouveauté… Elle était déjà dans le débat public depuis quelque temps. L’Otre, Organisation des transporteurs routiers européens, en avait d’ailleurs fait l’une de ses propositions phares du PACSE et elle n’a pas changé d’avis.
Oui à cette taxe kilométrique qui d’abord obligera le PL étrangers à verser aux comptes de la nation, ce qu’ils ne faisaient pas jusqu’à présent.
Cela atténuera donc la concurrence déloyale de ces transporteurs en augmentant leurs charges.
Mais surtout, cette taxe devra être neutre pour nos entreprises, sinon, cela ne servira à rien.
Le gouvernement semble avoir compris cette nécessité et la secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré la semaine dernière lors de Planète PME que la taxe serait à charge constante pour les PME du TRM. L’Otre, Organisation des transporteurs routiers européens, une organisation professionnelle du secteur du transport routier de marchandises représentant plus de 4 500 PME sur l’ensemble du territoire français, ne demande rien d’autre mais elle sera très attentive à ce que cette promesse du Président de République soit tenue.
Il ne saurait être question que seule la suppression de la taxe à l’essieu vienne compenser la taxe kilométrique. Le compte n’y serait pas. Non seulement la taxe à l’essieu doit être supprimée, mais encore il faut revoir l’assiette de la taxe professionnelle en excluant la valeur des investissements liés aux matériels roulants.
C’est en ce sens que des propositions ont déjà été (re)faites au ministère des Finances et au Medad.
Enfin, l’Otre regrette que les débats du Grenelle n’aient pas été plus innovants et audacieux.
Rien de neuf en matière d’organisation des transports si ce n’est un transfert modal, sur lequel tous les professionnels des transports (tous modes confondus) restent très circonspects.
Et pourtant les solutions existent !!!
L’Otre en a proposé quelques unes et va continuer à appuyer ses solutions : le Train sur Pneu sans Ruptures de Charges (ou axes dédiés à la circulation des PL), les ensembles routiers grand gabarit à 25,25 m, une fiscalité incitative plutôt que coercitive et son PACSE
En agissant ainsi, l’Otre veut rappeler qu’il serait vain de vouloir opposer le transport routier au développement durable, sans que cela ait des conséquences contre productives.
Il doit au contraire être partie intégrante de la réflexion et des solutions, tout simplement parce qu’il est l'un des acteurs essentiels et si ce n’est le principal en matière du développement durable. Autrement, nous irons tous dans le mur, plaide l’Otre qui ne voit pas le choses autrement…