Tri des déchets : et si on nous payait pour changer ?
On communique, on explique, on a même été jusqu’à faire croire pendant des années que cela ferait baisser la TEOM… Que nenni puisqu’elle a explosé ! Au lieu de s’attaquer au porte monnaie du consommateur, pourquoi ne pas le payer pour qu’il trie bien ses déchets ?
Les négatifs et pessimistes penseront sans doute que c’est encore une idée à la c… On ne s’étendra pas sur les considérations de ceux qui gagnent vachement bien leur vie via le système actuel. Mais qu’on y pense : si l’idée première est de limiter les tonnages de déchets et de recycler tout ce qui peut l’être via un tri de qualité, pensez y…
Ca s’appelle Recyclebank, la banque du recyclage. Lancée en 2004 dans un quartier de Philadelphie, elle fonctionne maintenant dans une vingtaine d’États américains et vient de démarrer au Royaume-uni. Son boulot : collecter les déchets recyclables.
Son idée : distribuer des poubelles bleues nominatives et pourvues d’une code barre unique à chaque famille. Lors du ramassage, le camion-poubelle pèse votre container et scanne votre code-barre. Ainsi, Recyclebank sait qui recycle combien (au poids, évidemment, pas à la qualité du tri).
Ainsi, vous gagnez des points, échangeables via internet en cadeaux sonnants et trébuchants : des bons d’achat pour toutes sortes de boutiques (mode, hi-tech, maison…) et de restos. Et parallèlement à la masse de déchets collectés et recyclés, la Recyclebank donne de l’argent à un programme environnemental dans toutes les écoles du pays.
Leur business model est très léger, puisqu’ils ne sont pas propriétaires des camions et des infrastructures de recyclage, mais juste prestataires de service. Ils collent leur marque et leur concept sur des systèmes municipaux pré-existants, qu’ils permettent d’optimiser. S’ils font une petite marge sur ce que leur versent les collectivités, ce n’est que pour couvrir leurs frais de fonctionnement.
En effet, le “business” des cadeaux offerts aux particuliers trieurs provient de deals publicitaires. Les marques partenaires se font du green-washing à bon compte (comme Coca-Cola, par ailleurs grand pourvoyeur de déchets) en échange d’une visibilité sur le site internet Recyclebank et sur leurs camions.
La Recyclebank a été élue “Championne de la Terre 2009″ par les Nations Unies. Alors, vraie ou fausse bonne idée ?