Tri des déchets : la restauration rapide a du pain sur la planche
Quinze chaînes de restauration rapide, qui ont visiblement pris leur temps pour se mettre d'équerre au regard des obligations réglementaires de tri des déchets générés dans leurs établissements du fait de leurs activités, se sont faites rattrapées par le ministère qui n'a pas lâché l'affaire...
La pression gouvernementale organisée sous la houlette de Brune Poirson semble porter ses fruits : les géants de la restauration rapide, McDonald's, KFC, Burger King, Starbucks ou encore Domino's Pizza notamment, épinglés pour ne pas respecter leurs obligations en matière de tri des déchets se sont enfin engagés à les respecter, en trois ans.
Au terme d'une rencontre qui s'est tenue au ministère de la Transition écologique et solidaire ce 11 juin, quinze enseignes de "fast food" ( ont signé le "contrat d'engagement de la restauration rapide pour le tri de leurs déchets" incluant un l'échéancier que leur avait présenté la secrétaire d'État fin mai.
Celui-ci demande aux enseignes de restauration rapide, qui comptent plus de 30.000 points de vente en France et servent quelque 6 milliards de repas chaque année, de rendre au moins 70% de leurs restaurants opérationnels pour le tri des déchets d'ici fin 2019, puis 90% au 31 décembre 2020 et 100% au 31 décembre 2021.
Outre les cinq géants cités ci dessus, on compte parmi les signataires des enseignes comme Subway, Class'Croute, Exki, La Mie Caline, La Croissanterie, Paul, Jour Healthy Groupe, Five Guys, Cojean et Pomme de Pain.
Pointée par le ministère comme la seule réfractaire, Brioche Dorée, a expliqué son absence par "un retard de transport de la SNCF". "Nous serons signataires de la convention (...) présentée ce matin, dès que nous en prendrons connaissance", a communiqué l'enseigne dès la fin d'après midi.
L'ensemble des signataires, qui représentent une forte proportion du secteur selon le ministère, devront rendre compte tous les six mois et "restaurant par restaurant" de "l'état d'avancement du déploiement", précise le texte. Certains établissements "pouvant présenter des contraintes opérationnelles" auront "plus de temps".
Fini de rigoler avec la loi : pour l'heure, les enseignes risquent "des amendes et des sanctions pénales". Mais Brune Poirson "ne s'interdit pas" d'alourdir les sanctions prévues en cas de non respect du tri des déchets dans le cadre du projet de loi sur l'Économie Circulaire attendu en conseil des ministres cet été, a-t-elle déclaré à la presse après la rencontre.
Si aucune des enseignes n'a souhaité s'exprimer devant la presse à l'issue de ce rendez-vous s'apparentant à une convocation, peut être parce que se faire tacler de la sorte ternit un peu l'image, Thomas Battistini, président de l'enseigne Jour (34 restaurants), a témoigné du bienfait de la démarche, en mettant néanmoins un bémol : "tout le monde a l'air de s'engager, donc c'est plutôt très positif". "Mais le problème aujourd'hui n'est pas de trier dans les points de vente, c'est de valoriser les déchets qu'on a triés". "Or, on dépend des collectivités et des acteurs privés de la collecte". Cela sous entendrait-il qu'il y a des carences dans les systèmes de collecte des déchets pour expliquer leurs difficultés à respecter la loi? Le ministère s'est voulu rassurant : il a en effet immédiatement assuré aux enseignes que les opérateurs nationaux du secteur "ont confirmé être en mesure d'assurer la collecte des déchets de l'ensemble des établissements de restauration rapide sur tout le territoire". A cela s'ajoute que certaines se sont "déjà organisées, pour avoir recours à un service de collecte mutualisé entre établissements situés dans un même secteur géographique". Et donc, il n'y a plus qu'à...