Tri des déchets : le Smédar répond aux récentes attaques

Le 13/07/2015 à 21:45  
Tri des déchets : le Smédar répond aux récentes attaques
Usine incinération Vesta Après que les écologistes aient récemment dénoncé le surdimensionnement de l’usine d’incinération, Vesta, ce qui selon eux, empêcherait un tri des déchets recyclables maximisé (du fait que l'UIOM aurait besoin de sa dose de déchets quotidienne afain d'être exploitée correctement),  le syndicat mis en cause répond : l’UIOM n’empêche pas le tri … Pour preuve, 5 millions d’euros devraient servir tout prochainement à la modernisation et l’amélioration des performances du centre de tri…

 Cyrille Moreau (EELV) a jeté un pavé dans la mare, ce 29 juin : des déchets triés seraient redirigés vers l’incinérateur. Le directeur de Valenseine, la filiale du Smédar chargée de garantir le volume de déchets à incinérer contra attaque : sur les 89 000 tonnes qu’il a reversé l’an dernier, pas un gramme de déchets triés : « 36 000 tonnes viennent des ordures ménagères des collectivités non-adhérentes au Smédar, 50 000 tonnes viennent du secteur industriel et 3 000 tonnes des déchets des activités de soins », a en effet indiqué Philippe Guillot. Pour autant Cyrille Moreau dénoncé un système qu’il juge absurde : « nous sommes dans un système dans lequel un volume de déchets a été garanti à l’exploitant et dans la mesure où le volume des déchets est tendanciellement à la baisse, nous devons trouver des déchets à incinérer pour ne pas avoir de pénalités à payer », ce qui selon lui expliquerait en partie que la métropole de Rouen soit à la traîne par rapport à d’autres villes : « nous sommes sur le territoire de la Métropole à 294 kg/hab/an. À Grenoble, c’est 209 et 210 à Rennes », tandis que pour la part des recyclables on affiche « 12,6 % contre 27,5 % à Rennes, et 36,8 % à Grenoble »…
Pour plus d’information, voir l'article du 10 juillet

Il va de soi que le syndicat rassemblant les collectivités de Rouen et de ses environs, n’a pas manqué de réagir, expliquant que non seulement il mène des actions afin de promouvoir le tri auprès des foyers afin d’ augmenter les quantités de déchets recyclables collectés, mais qu’en outre, la réduction des déchets est au cœur des interventions. Après avoir mené un programme de réduction des déchets de 2009 à 2014 pour l’ensemble de ses adhérents, mis à part la Métropole qui a mené le sien, le syndicat rappelle qu’il a postulé via l’appel à projets « Territoire zéro déchet, zéro gaspillage » proposé par le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Le premier programme a permis une baisse de 8,39 % (2009-2014).
Pour ce qui touche le centre de tri, il a « accueilli et traité en 2014, 26 029 tonnes d’emballages ménagers et de papiers ». 67 agents y travaillent et toutes les « tonnes réceptionnées sont triées, puis acheminées vers des usines de recyclage. Les 13 498 tonnes de verre collectées à part, ont également rejoint la filière de recyclage Occidental Sea Glass, située près du Havre ».
Ajoutons à cela que le Smédar envisage des travaux à hauteur de 5 millions d’euros pour effectuer une modernisation de son centre de tri. Une automatisation plus poussée, une amélioration des conditions de travail des agents, ainsi que l’intégration de nouvelles consignes, sont à l’ordre du jour : c’est bien pour cela que le syndicat a postulé auprès d’Éco-Emballages afin d’obtenir une subvention de 700 000 euros.

Reste une question, puisqu’elle titille les écologistes : l’unité de valorisation énergétique pourrait-elle fonctionner avec deux lignes au lieu de trois ? En 2014, l’Unité de Valorisation Energétique a réceptionné 215 539 tonnes d’ordures ménagères, auxquelles s’ajoutent 19 746 tonnes de « tout-venant » incinérable des déchetteries, soit un total de 235 285 tonnes, ainsi détournées des centres d’enfouissement de déchets. Pour le syndicat, c'est simple : « réduire la capacité de l’UVE Vesta à 2 lignes au lieu de 3 ne permettrait plus d’incinérer les déchets industriels banals, qui sont indispensables à l’optimisation de la qualité de la combustion.
De plus, l’UVE Vesta se trouve être le seul centre de traitement des déchets d’activités de soins de Haute-Normandie, offrant ainsi une solution d’élimination proche et conforme à la règlementation à de très nombreux établissements hospitaliers et cliniques, et cela aussi grâce à la qualité de la combustion évoquée plus haut
».

Les responsables du Smédar ajoutent bien volontiers quelques arguments en affirmant que le tarif de prise en charge proposé par le Smédar est parmi les plus bas en France (78,05 € HT, hors transfert, taxe et TGAP), celui -ci étant directement lié à la valorisation énergétique réalisée dans l’usine. Les déchets servent en effet de combustibles pour la production d’électricité et de chaleur. 10 000 foyers et de nombreux équipements publics de Petit-Quevilly et de Grand Quevilly sont chauffés grâce au réseau de chaleur « Vésuve » et la production électrique permet l’alimentation en électricité d’une ville comme Rouen : qui apporte une énergie durable et locale aux clients du Smédar, qui économisent chaque année des quantités importantes de fioul et de gaz, pour un bénéfice environnemental qui serait de l'ordre de 8 000 tonneséquivalent pétrole et 14 000 tonnes équivalent CO2. Le syndicat ajoutant par ailleurs qu'il prépare l’avenir aux côtés des collectivités adhérentes en étudiant une montée en puissance de la production de chaleur et la recherche de nouveaux partenaires... Avis aux amateurs...