Tri des emballages : l'Ademe monte au CRÉDOC
Le CRÉDOC (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de vie) a réalisé en 2010 pour le compte de l'Ademe une enquête sur les attitudes et comportements des Français en matière d’environnement. Parmi ses résultats, celle-ci souligne que l’acte de trier ses déchets s’est véritablement ancré dans les pratiques quotidiennes. Les consommateurs sont maintenant de plus en plus vigilants sur les emballages au moment de l’achat et la pratique du tri contribue à façonner un nouveau rapport aux emballages tout au long du cycle de consommation...
Chaque Français jette en moyenne 391 kg d’ordures ménagères par an. Entre 1995 et 2007, le volume total a progressé de 39% ; les emballages représentent environ un tiers de ces déchets. Un des objectifs de la politique nationale du "Plan d’actions sur les déchets", publié par le Ministère du Développement Durable en septembre 2009, est de réduire de 7% la production d’ordures ménagères par habitant d’ici 2014, en s’appuyant notamment sur le principe que "le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas".
A la demande de l’Ademe, le CRÉDOC a conduit une enquête sur les opinions des Français en matière d’environnement portant, en particulier, sur leurs comportements et attitudes face aux déchets et emballages. Les résultats montrent que la majorité de nos concitoyens font aujourd’hui attention à choisir des produits ayant moins d’emballages afin de limiter la quantité de déchets issue de leur consommation. L’habitude de trier ses déchets a fortement contribué à changer les mentalités. Cette évolution devrait se poursuivre dans la mesure où les individus les plus rétifs au tri des déchets (les jeunes, les personnes âgées, les Franciliens et les ménages aux ressources modestes) commencent à changer leurs comportements.
L’acte de trier ses déchets s’est véritablement ancré dans les pratiques quotidiennes. 76% des individus déclarent trier systématiquement le verre, 71% les piles, 71% les emballages, et 69% les papiers journaux. Mieux, la propension à trier systématiquement les 4 types de déchets a tendance à progresser (55%, +9 points par rapport à 2006), notamment chez les jeunes. 2 freins perdurent cependant : 39% des Français ont conscience de ne pas bien connaître les règles de tri et ne savent pas où jeter de nombreux déchets, et une part non négligeable (33%) trouve trop compliqué de se rendre dans les déchèteries ou des endroits spécifiques pour jeter certains produits. En revanche, une large majorité (58%) se dit prête à accepter de remplacer la taxe forfaitaire pour le ramassage des déchets par une taxe proportionnelle à la quantité de déchets rejetée par chaque foyer. Ce résultat mérite d’autant plus d’être souligné que, ces 2 dernières années, l’opinion se montre de plus en plus réticente à tout nouvel effort fiscal.
Même s'il reste des marges de progrès en matière de tri des déchets, l’ancrage du tri dans les pratiques contribue à façonner un nouveau rapport aux emballages tout au long du cycle de consommation. Une majorité (52%) veille désormais à limiter la quantité d’emballage des produits, dès l’acte d’achat. Ils n’étaient que 41% dans ce cas en 2003 (voir ci-dessous). Les enquêtés, plus sensibles à cette question, repèrent plus facilement dans les rayonnages les produits sans emballages inutiles que par le passé : 53% en 2010, soit +19 points en un an. Le tri semble ainsi agir comme une "porte d’entrée" dans les pratiques écologiques en modifiant petit à petit les comportements en amont même de la production de déchets.
Pour plus d'informations et télécharger gratuitement l'intégralité de la publication "Du caddie à la poubelle : les Français sont plus sensibles aux emballages", rendez-vous ici.
source : CRÉDOC & Ademe