Tri-méthanisation : EELV prend position

Le 17/04/2013 à 20:21  

Tri-méthanisation : EELV prend position 

tri-mécanico-biologique (TMB) Le tri-méthanisation, le tri-mécanico-biologique (TMB), pour réduire les tonnages de déchets devant être éliminés, constituent-ils de bonnes idées pour valoriser ? La technique consistant à fabriquer du biogaz et du compost grâce à la fraction organique des déchets en accélérant le processus naturel de fermentation (méthanisation) fait débat, notamment dans le cadre de la réflexion autour de la reconstruction du centre de tri et de l’UIOM d’Ivry sur Seine ; ces installations, qui affichent quelques années de service, traitent une belle partie des tonnage sde déchets produits par onze communes du Val de marne, deux des Hauts de Seine et douze arrondissements parisiens, regroupés au sein du Syctom, le syndicat intercommunal...

 Si débat il y a, quant à savoir qu’il faut développer les capacités de recyclage de la partie fermentescible des OM en compost et en énergie (biogaz), c’est sans doute parce que « ça coute ». Forcément, serait-on tenté de dire : on n’a rien sans rien et si l’on mise sur la qualité…
Sauf que certains politiques rappellent que la technique de tri méthanisation est controversée en raison du compost qui en résulte : dès lors que le tri n’est pas optimal, la qualité du compost fabriqué n’est pas toujours à la hauteur des espérances… A la clé, ces matières ne peuvent être valablement utilisées en agriculture. D’autres élus avancent l’exploitation des usines de méthanisation peut générer des nuisances…
C’est sans doute vrai, dans certains cas au moins. Mais on retiendra tout de même qu’il existe des concepteurs qui montent des installations tip top, à la grande satisfaction des exploitants et des populations locales…

 Pour ce qui concerne l’Ile de France, et le Syctom, en particulier, on se souviendra de l’existence d’un premier projet d’usine de méthanisation ; il a vu le jour à Romainville et devrait être opérationnel en 2015. Sauf que les tensions n’ont pas tardé à pointer dans le cadre de réunions tendues : d’un côté, un avis défavorable de la Communauté d’agglomération Est Ensemble, de l’autre, l’aval du Syctom et de l’Ademe.
A Ivry, la question reste posée : que faire du site, comment le transformer et que proposer pour traiter les déchets ? Une première phase de réflexion sur la refonte du site a fait l’objet d’un débat sous l’égide de la Commission nationale du débat public jusque fin 2009.
Outre une partie tri et méthanisation, le projet à l’étude sur al commune d’Ivry comprend une partie incinération, laquelle devrait être réduite (en comparaison avec ce qui prévaut aujourd’hui : on passerait en effet de 700 000 à 350 000 tonnes de déchets incinérées par an).

 L’autorisation d’exploiter de l’usine de Romainville, attaquée par deux assos, que sont Arivem et Ecologie sans frontières, a vu tout récemment le rapporteur public du tribunal de Montreuil se prononcer en faveur de l’annulation de cette autorisation.
Il va de soi que cet avis ne vaut pas jugement, comme il est clair que le juge n’est pas tenu de suivre cette position. Il n’en demeure pas moins qu’en l’état, il ravi le groupe EELV d’Ivry sur Seine, carrément opposé voire hostile, à la mise en œuvre de ce projet.
«EELV Ivry sur Seine, qui s’oppose à la reconstruction de l’usine d’incinération et à la construction d’une usine de TMB sur le site d’Ivry, se réjouit de cette décision et espère que cela conduira le Syctom à renoncer à la construction d’usines de TMB. Pour EELV, il faut, à l’instar de plusieurs pays Européens (Allemagne, Italie, Espagne, ou Nord de l’Europe), diminuer drastiquement les déchets, et développer la réutilisation et le recyclage», a tenu à préciser le parti, dans un communiqué.
Chantal Duchène
«A Ivry, nous testons le compostage individuel et en pied d’immeuble et les citoyens se montrent très intéressés. 40% de nos déchets peuvent être recyclés de cette manière, localement, naturellement et de manière autogérée par les citoyens. Si nous voulons réussir à diminuer les déchets, il ne faut pas les encourager en construisant des usines à forte capacité comme le projet d’Ivry. Car, une fois construites, il faudra les nourrir pour les rentabiliser. En outre, la diminution du tonnage incinéré n’est pas un indicateur suffisant car si ce qu’il reste à incinérer est plus dense en matière polluante, cela revient au même», argumente Chantal Duchène, adjointe à l’écologie d’Ivry.

 La Ville, dirigée par Pierre Gosnat (Parti Communiste), le sujet est ô combien épineux. «L’usine d’Ivry date de 1969 et, malgré des rénovations, elle doit être reconstruite. Lors des débats publics que nous avons eu sur cette nécessaire refonte, ce-sont les écologistes qui ont proposé de diversifier les traitements ! Et nous avons donc élaboré un cahier des charges en ce sens. Nous sommes d’accord sur la nécessité de réduire la production de déchets par habitant et cela est déjà le cas, mais nous avons de plus en plus d’habitants et il y a donc toujours autant de déchets qu’il nous faut bien traiter. Nous n’allons pas les exporter en grande couronne, répond Laurent Jeannin, directeur de cabinet du maire d’Ivry sur Seine. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’à la phase d’étude et de dialogue, rien n’est arrêté. Mais il faudra prendre une décision au plus tard début 2014 pour une usine opérationnelle d’ici à 2018-2020», indique le directeur de cabinet qui ne manque pas de rappeler que « l’usine d’incinération actuelle permet de chauffer 100 000 logements via le réseau de chauffage urbain ».