Tri : un métier transformé par les technologies !
Au fil des dernières années, les opérations de tri ont été marquées par un processus d'industrialisation qui seul pouvait permettre les adaptations nécessaires : la gestion de volumes d'autant plus importants que le développement du recyclage était encouragé, l'optimisation des capacités de sélection et d'extraction des produits et des matières dans le flux de déchets, l'amélioration des conditions de travail des opérateurs et la garanties apportées à leur sécurité...
Facilité par une mécanisation croissante qui exploite les propriétés physiques des déchets (par des moyens mécaniques, magnétiques et optiques), le tri intègre progressivement de véritables outils de gestion de l'information.
Des systèmes de sondes à ultrason ou à laser permettent une régulation automatique des flux, et des pesées dynamiques interviennent pour l'alimentation et le stockage. L'arrivée sur le marché des technologies de reconnaissance non intrusive (détection optique, infrarouge, rayons X) permettent de séparer les déchets après analyse de leurs propriétés intrinsèques : réfléchissement de l'énergie lumineuse, couleur, densité... Ces équipements autorisent aussi la transcription informatique des résultats de leur analyse, qui peuvent ensuite être exploités statistiquement.
Des logiciels d'organisation fonctionnelle et de suivi de production forment le dernier volet d'optimisation, tant du point de vue opérationnel que de la relation client : mesures et contrôles des débits, identification des pannes, gestion de la production (mais aussi des stocks et enlèvements), archivage des contrôles qualité, édition de bilan client... Ces évolutions répondent aux exigences croissantes du cadre réglementaire et apportent des garanties en termes de qualité, de santé, de sécurité et de protection de l'environnement.
Le centre de tri Digitale de Rillieux-la-Pape (voir notre article) dans la région de Lyon est une référence parmi les centres dits de la "deuxième génération" : il a intégré de nouvelles machines à technologie optique qui portent à 6 tonnes par heure la capacité de tri des corps creux (flaconnage). Par ailleurs, une unité de prototype de recherche a également été installée pour le développement et les essais en grandeur réelle de nouvelles technologies en matière de tri. Le dimensionnement en grandeur réelle de cette unité pilote réduit considérablement les délais de passage entre R&D et production.