UE : des transports durables sont-ils possibles ?
Voitures, trains, avions, bateaux : les transports sont responsables d’un quart des émissions européennes de GES, et leurs besoins en énergie devraient croître de 30% d’ici 2030. A l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique, comment agir sur ce secteur qui pourrait devenir "le plus gros émetteur de CO2" si rien n’est fait ? Dans un rapport débattu ce lundi au Parlement européen, les députés en appellent à l’innovation technologique, à la taxation ciblée et aux modifications de nos habitudes. Vaste programme...
Lors d’une audition au Parlement européen début mars, Gordon McInnes de l’EEA (Agence Européenne pour l’Environnement) avait énoncé un état de fait désastreux : "Si rien n’est fait, le secteur des transports sera bientôt le plus gros émetteur de CO2". En effet, les statistiques sont plus qu'alarmantes :
Entre 1990 et 2005, les émissions de GES en provenance du transport routier, aérien, ferroviaire ou maritime de l’Union Européenne ont augmenté de 26%. Et la tendance ne semble pas s’inverser : le transport de marchandises s’accroît avec l’économie, le transport de passagers explose. Si les voitures individuelles émettent moins qu’il y a 10 ans, elles sont plus lourdes, plus puissantes et plus nombreuses. Conséquences : pollution, bruit et altération de la diversité biologique.
Par ailleurs, 22% du total des émissions de gaz polluant dans l’UE provient du secteur des transports : il est donc urgent, rappellent les députés européens dans le projet de rapport de Gabriele Albertini (Parti Populaire Européen-Démocrates Européens), d’améliorer ses performances environnementales.
Pour rendre le secteur des transports plus durable, les députés avancent des propositions mêlant innovation technologique, action sur les prix et modification des habitudes de chacun. Parmi elles :
les carburants alternatifs sont essentiels pour des transports plus "verts" ;
la taxation devrait cibler chaque type de transport selon la pollution qu’il génère ;
les citoyens doivent pouvoir faire des choix informés sur les différents modes de transport ;
il faut investir davantage dans la recherche sur des technologies moins émettrices de CO2 et plus efficaces énergétiquement ;
la congestion urbaine est responsable de 40% des émissions : les taxes d’embouteillages (sur le modèle de la ville de Londres) peuvent être une solution.
Au final, "toute technologie qui permettra d’atteindre les objectifs d’efficacité énergétique, de réduction de la demande de transport routier et aérien et de changement des comportements individuels sera la bonne", explique Gabriele Albertini dans son projet de rapport. Affaire à suivre donc...