UE : la présidence portugaise n’a pas été « trop mauvaise»
Tels sont, en substance, les mots choisis par le BEE, Bureau Européen de l’Environnement, pour qualifier la présidence portugaise de l’Union européenne, qui s’est tenue de juillet à décembre 2007. Dans le cadre de son évaluation en matière environnementale, le BEE estime que le Portugal a été «bon sur le climat et l’eau, mauvais sur les pesticides et le développement durable»…
Le Bureau européen pour l’environnement, qui réunit plus de 140 organisations environnementales de citoyens en Europe des 27, est la plus grande fédération dans ce domaine. A chaque fin de semestre, lorsqu’un Etat membre termine sa présidence de l’Union européenne, le BEE publie un rapport dans lequel il évalue son bilan environnemental en 10 points. Depuis hier, c’est la Slovénie qui a pris de le relais
Bali oblige, la présidence portugaise était attendue au coin du bois par le BEE sur le changement climatique. Le Portugal s’en sort avec un verdit «positif», ayant réussi à faire surmonter les divergences des 27. Le Bureau Européen pour l’Environnement va jusqu’à qualifier de «victoires», la déclaration finale (obtenue à l’arrachée) et la reculade des Etats-Unis… Quant à l’intégration de l’aviation dans le marché du carbone européen, le BEE se félicite que le Conseil soit parvenu à un accord, tout en doutant de l’efficacité de la mesure pour réduire les émissions du secteur aérien.
Sur la qualité de l’air, le BEE reconnaît les efforts faits par la présidence pour promouvoir au sein du Conseil les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé en matière de particules fines. Il regrette cependant « que le résultat final soit en deçà de ce qui avait été recommandé. Sur la future norme Euro VI, qui concerne les émissions des poids lourds et des bus, le Bureau regrette l’absence de proposition de la Commission et le manque de volonté politique.
En ce qui concerne la protection des sols et les pesticides, le BEE rend un verdict sévère. Sur le premier dossier, il salue l’effort portugais pour avoir fait avancer les négociations, contrairement à l’Allemagne, qui assurait la présidence précédente. Cela étant, il regrette « que la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Autriche aient torpillé la proposition de directive sur la protection des sols. Sur le second volet, il regrette l’absence d’objectifs chiffrés de réduction des pesticides et ne voit pas le travail concret du Portugal sur ce dossier ».
Mais la promotion de la baisse de la consommation de mercure de 70% dans le monde, d’ici 2017, dans le cadre d’une conférence à Bangkok (en novembre) dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, permet au Portugal de revevoir un bon point de la part du BEE qui juge par ailleurs, « globalement positive » la proposition de directive sur la stratégie maritime tout en réclamant cepandant des critères concrets concernant « le bon maintien de l’état environnemental » de la mer. D'ailleurs, en ce qui concerne l’eau, le BEE estime que le Portugal a permis de faire prendre conscience aux Etats membres de la rareté de cette ressource.
Le « développement durable » est sans aucun doute l'aspect le moins bien noté du bilan portugais. Certes, la présidence portugaise n’a pas été aidée par la remise tardive du rapport d'étape par la Commission, justifie le BEE qui assaine (tout de même) un zéro pointé malgré les circonstances atténuantes. Publié le 19 octobre, le dossier n’a pas pu être préparé lors du Conseil Environnement du 30 octobre et n’a donc pas été abordé lors du Conseil du 14 décembre. Il faut donc continuer à faire le «marché de l’environnement, la promotion de l’innovation écologique, réduire l’impact des transports, accélérer la protection de la biodiversité, établir un plan d’action pour la production et la consommation durables, etc.»