UE : le secteur maritime bientôt intégré au marché carbone ?
La Commission européenne a récemment confirmé sa décision de faire entrer le transport maritime dans le système communautaire d’échange de crédits d’émissions (quotas) de CO2, afin de réduire l’impact croissant de celui-ci sur l’environnement et le changement climatique...
Ce secteur émet deux fois plus de GES que le secteur aérien. Si aucune mesure n’est engagée, ses émissions pourraient croître de près de 75% d’ici les 15 à 20 prochaines années. De plus, le transport maritime constitue une source massive de polluants atmosphériques, dont l’oxyde d’azote et le dioxyde de soufre, qui contribuent aux pluies acides.
Dans le cadre du protocole de Kyoto, l’Union européenne, qui gère plus de 40% de la flotte mondiale, a pour objectif la réduction de ses émissions de CO2 de 20% d’ici 2020 ; un tel secteur représente donc un potentiel important. Un projet de loi devrait être rédigé et présenté par la Commission courant 2007.
En dépit de quelques réticences au premier abord, le secteur maritime ne semble pas s’opposer catégoriquement à cette décision, contrairement au domaine aérien, pour lequel des actions de lobbying avaient été déployées (ce secteur a été intégré en décembre 2006, après de multiples pressions).
Cette annonce risque toutefois de provoquer de sacrés tanguages aux Etats-Unis, restés hors du protocole de Kyoto. Concernant l'aérien, les Américains ont déjà fait part de leur intention de poursuivre en justice l’Union européenne concernant l’aérien, puisque la directive européenne prévoit un traitement similaire pour les compagnies aériennes en provenance comme à destination des aéroports européens dès 2012 et ce, sans distinction de nationalité. On imagine donc aisément l'enthousiasme de l'administration Bush pour une nouvelle directive concernant cette fois-ci le domaine maritime...
Le debat ne fait donc que commencer. De son côté, l’Europe entend quoiqu’il en soit imposer ses décisions, même si les modalités n’en sont pas encore totalement déterminées. Affaire à suivre donc, en attendant la planète croise les doigts...
source : Orée