UIOM à Fos-sur-Mer : 22 770 votants disent non
Dimancher dernier, 52,45 % de votants, sur un total de 43 413 inscrits, soit la majorité des électeurs inscrits dans les communes de Fos-sur-Mer, Istres, Port Saint-Louis du Rhône, ont refusé à 97,80 % que les élus de la communauté de communes Ouest-Provence soient dépossédés "de la maîtrise de l'évolution industrielle et environnementale de la zone de Fos". Si la question posée pour cette consultation locale portait officiellement sur les pouvoirs des maires, elle était sous-tendue par celle de l'incinérateur pour déchets ménagers que la communauté urbaine Marseille Provence Métropole veut implanter dans la zone industrielle de Fos-sur-Mer. Le lendemain le préfet confirmait la signature de l'autorisation d'exploiter en vue de l'implantation de l'uiom. Maintenant, est-il possible de rester sourd aux résultats de ce vote ?
Il semble bien difficile de ne pas prendre en compte les résultats de ce vote des citoyens même si la question posée concerne les pouvoirs du maire. En effet, comment concevoir sur le plan politique que l'on implante dans une commune une UIOM après un refus catégorique de la majorité de la population sanctionné par un vote officiel. Dans ces conditions, le combat juridique ne peut que continuer et prendre de l'ampleur sur le plan politique car le choix de la population est fait. La moindre des choses pour un élu est de le respecter et de le défendre.
Les conseillers généraux des Bouches-du-Rhône devraient approuver le 30 janvier le plan départemental d'élimination des déchets qui refuse tout recours à l'incinération et prône le tri sélectif ainsi que la création de quatre centres de tri-méthanisation-compostage sur le territoire départemental.
Fos-sur-Mer : 6583 votants sur 10586 soit une participation de 61.59% dont 98,21% non et 1,79% de oui Port Saint-Louis du Rhône : 3912 votants sur 5813 soit une participation de 66,33% dont 99,12% de non et 0.88% de oui Istres : 12275 votants sur 26912 soit une participation de 45,77% dont 97,14% de non et 2,86 % de oui |
Déclarations des élus du SAN Ouest Provence
Bernard Granié, Président de Ouest Provence
Dès aujourd'hui démarre la seconde phase de notre combat. Une étape juridique et institutionnelle. Quelque soit la position de l'Etat, ce vote va changer la donne. Nous verrons, si demain, à travers les tribunaux, la loi sera appliquée ou pas à Ouest Provence comme sur le reste du territoire...
Par la suite, Bernard Granié a annoncé "que Ouest Provence pourrait à son tour, et comme l'a fait la Communauté d'Agglomération d'Aix, adopter une délibération interdisant le traitement de déchets provenant de l'extérieur du territoire."
René Raimondi , Maire de Fos-sur-Mer
"Aujourd'hui, on peut dire que l'on est à l'an 1 d'une nouvelle ère. Les urnes ont dit non à un projet. Si aujourd'hui Fos est encore en France, on ne peut pas, on ne doit pas faire abstraction de ce vote. Hier nous étions 2000 manifestants, ce soir nous sommes plus de 23 000. Derrière moi, la famille des élus s'est regroupée, de toutes tendances, l'exécutif français ne peut pas rester sourd."
Michel Caillat, Maire d'Istres
"A Istres il a été plus dur de mobiliser la population, dont certains quartiers sont parfois éloignés du site de plus de 30 kilomètres. 30% de participation m'auraient comblé, avec plus de 45% c'est une véritable réussite. Nous sommes à l'an 1 du respect de la démocratie."
Philippe Caizergues, Maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône
"La très forte participation montre la mobilisation de la population. Ce soir c'est un NON fort et déterminé qui est apparu. Si certains esprits chagrins ont dit que les élus manipulaient à leur profit cette crise, ce soir ils feront silence, la population aussi est bien présente dans ce combat. Maintenant, il appartient à la Communauté Urbaine de Marseille de nous entendre. Que Gaudin vienne nous voir puisque c'est chez nous que cela va se passer."