UIOM de Fos-sur-Mer : le Préfet signe le permis de construire

Le 22/03/2006 à 18:14  

UIOM de Fos-sur-Mer : le Préfet signe le permis de construire

Christian Frémont Christian Frémont, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, vient de signer le permis de construire du futur incinérateur - centre de traitement multifilière de déchets voulu par la Communauté Urbaine de Marseille Provence-Métropole sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. La fin des travaux est prévue pour 2009. La réaction de colère et d'indignation des élus locaux ne s'est pas faite attendre. Ils annoncent un durcissement de l'opposition...

C'est le groupe franco-espagnol Urbaser-Valorga qui est chargé de la réalisation de ce projet, et qui exploitera l’équipement par délégation de service public. Côté chiffres, l'investissement engagé est estimé à 280 millions d'€uros. Le centre est prévu pour traiter 410 000 tonnes des déchets ménagers produits par l’agglomération marseillaise, dont 300 000 tonnes sous forme de valorisation énergétique par combustion et 110 000 tonnes par méthanisation.

La signature par le Préfet du permis de construire a été qualifié d'acte inqualifiable par les élus de communauté d'agglomération Ouest-Provence très en colère.

En signe de protestation, une journée 'Ville morte' à été organisée hier à Port-Saint-Louis-du-Rhône, ainsi qu'une manifestation à 18 h dans la ville de Fos.
Gérard Casanova, représentant du comité anti-incinérateur, a tempêté, se déclarant plus motivé que jamais, et a annoncé la mise en œuvre d'actions d'opposition très prochainement. Michel Vauzelle, Président de la région PACA, a apporté son soutien aux anti-incinérateurs.

Manifestation des élus locaux

Manifestation des élus locaux

Discours de Bernard Granié Président de Ouest Provence

Moins de 24 heures après l’annonce du Préfet, qui constitue un nouveau cran dans le mépris et l’irrespect où sont tenus depuis trois ans, notre territoire, ses habitants et ses élus, NOUS VOILA encore une fois rassemblés par une même mobilisation individuelle et collective.

Merci à chacun et à chacune d’entre vous pour votre présence citoyenne, combative et résistante qui porte la colère, la révolte et la détermination qui nous animent tous et qui ne sont d’ailleurs pas prêtes de nous quitter.

Merci à Philippe CAIZERGUES, Maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône et à Michel CAILLAT, Maire d’Istres, qui sont venus accompagnés d’un grand nombre de leurs Conseillers Municipaux.

Merci aux Maires et aux représentants des communes de Cornillon-Confoux, Miramas, Grans, Martigues, Châteauneuf-les-Martigues, Port-de-Bouc, Saint-Martin-de-Crau et de Salon-de-Provence.

Merci à Gaby CHARROUX, Président de la CAOEB,
Merci à François-Noël BERNARDI, membre de l’opposition à la Communauté Urbaine de Marseille et à Gérard BISMUTH, Conseiller Municipal d’opposition à la Mairie de Marseille
Merci à Antoine ROUZAUD, Conseiller Général représentant ce soir officiellement Jean-Noël GUERINI, Président du Conseil Général qui est retenu à Paris. Il est accompagné par Jean-Marc CHARRIER ET Bernardin LAUGIER.

Merci enfin à Michel VAUZELLE, le Président de la Région, d’avoir tenu à venir en personne soutenir notre cause.

Compte tenu du nombre important d’élus qui sont à nos côtés, il ne sera pas possible de leur donner la parole à tous. Qu’ils se rassurent. Nous leur proposerons de s’exprimer autant qu’ils le souhaiteront lors d’un prochain rassemblement, que nous aurons l’occasion tout à l’heure d’évoquer.

Malgré le gros coup de bélier que ce permis de construire représente contre le sens même du rôle des élus du suffrage universel, que nous sommes sur ce podium, je préfère sincèrement ce soir ma situation à celle du Préfet.
J’ai en effet le sentiment de rester libre de mes engagements et de mes actes et de n’être le porte-plume de personne, ni d’un intérêt prétendu supérieur.
Monsieur FREMONT restera cependant dans notre histoire départementale comme le Préfet qui aura signé le permis de construire de la honte, entièrement fondé sur un déni de démocratie et sur un réseau d’influences qui n’a que faire de nos avis et de nos choix concernant directement notre environnement et notre santé.

L’ensemble des épisodes ayant ponctué le combat qui nous oppose à la prétention de la Communauté Urbaine de Marseille de nous imposer un incinérateur, dont nous ne voulons pas, défie le sens commun et restera dans les annales comme un cas d’école d’abus de pouvoir caractérisé.
En trois ans et jusqu’à ces derniers jours, Jean-Claude GAUDIN n’aura pas fait un seul geste d’ouverture à notre égard et aura ignoré jusqu’au bout nos contestations aussi bien que nos propositions.
Son mutisme, son apparente indifférence et son comportement grossier n’ont pas cessé d’intriguer tous les observateurs, jusqu’à son propre camp politique. Il faudra bien pourtant que l’on découvre la vraie raison de cette dérobade insultante si peu glorieuse pour un élu placé parmi les premiers rangs des représentants de la République.
Il faudra bien qu’on arrive à savoir ce qui se cache derrière cette attitude incompréhensible !!!
Qu’il prenne garde à ce que la machine infernale, qu’il a mise au point contre nous ne se retourne pas contre lui.
Il a commis une grave erreur de calcul, que nous allons lui faire regretter. En méprisant de la sorte notre intégrité territoriale, il a été trop loin et a dépassé les limites de l’admissible !!!
S’il nous pensait résignés et réduits au silence par ce permis de construire, il s’est encore une fois trompé et nous saurons lui faire souvenir de ce 20 mars 2006, où il nous aura contraints à rentrer en guerre.
Je ne voudrais pas oublier dans mon propos la société EVERE, adjudicataire du marché de construction de l’incinérateur et à laquelle je souhaite d’avance un moral d’enfer.
Nul doute que la vigueur des associations environnementales, la mobilisation du Collectif National déjà fort de plus d’une centaine de communes, mais aussi les juges et les prochaines échéances électorales croiseront, dans les prochains mois, le chemin de cette entreprise et des financiers qui la soutiennent. A bon entendeur, salut !!!
Devant témoins ce soir, nous promettons des cauchemars à ceux qui n’aurons pas voulu entendre nos voix