UIOM d'Ivry : le Syctom met les pendules à l'heure
Nous vous en avons parlé il y a quelques jours : l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine et sa reconstruction sont descendus en flammes par un groupe d’associations environnementales (voir notre article : Incinérateur d'Ivry-sur-Seine : un projet illégal ?). Le Syctom n'a pas tardé à réagir : dans un communiqué, il indique que ce procès en illégalité du projet de transformation du centre de traitement des déchets ménagers à Ivry-Paris XIII ne repose sur rien. Selon le Syndicat, "il est mené au mépris total des enseignements du débat public validés par la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) à l’issue d’une procédure exceptionnelle de concertation. Il est également mené au mépris de tous les autres partenaires de la concertation avec lesquels le Syctom a prolongé la concertation au-delà même du débat public. A aucun moment, aucune démonstration chiffrée n’a permis d’étayer ces mises en cause"...
Alors que la capacité d’incinération actuellement autorisée à Ivry-Paris XIII est de 730 000 t/an, le nouveau projet ne prévoit que 350 000 t/an d’incinération, et une diminution globale des déchets à traiter de -20%. Ajouté à la diminution de -15% de la capacité d’incinération à Isséane et la diminution de charge de l’incinérateur à Saint-Ouen, "cet effort contribuera largement à la diminution de 50% de l’excédent régional de capacité d’incinération, alors même que sur son propre territoire, le Syctom n’est toujours pas en autosuffisance de capacité de traitement", explique le Syndicat. "Ceci montre à l’évidence que l’effort pour atteindre les objectifs du Grenelle Environnement devront être répartis sur l’ensemble du territoire régional, et que tout autre projet de renouvellement d’installation devra suivre la même logique de diminution de capacités que celle suivie par le Syctom".
A la même échéance, et grâce aux politiques volontaristes entreprises en vue de faire diminuer les quantités de déchets à traiter, le Syndicat anticipe également la suppression du recours à l’enfouissement direct de 330 000 t/an de déchets ménagers. Par ses projets de traitement des déchets organiques, il participe activement à la politique en faveur de la diversification des modes de traitement. Il aura notamment, en 3 mandatures, triplé les capacités de ses centres de tri sélectif. Sans les projets du Syctom, ni les objectifs du Grenelle Environnement ni ceux du PREDMA (Plan Régional d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés) ne pourront donc être atteints.
"Ce groupe d’associations se retrouve à défendre des positions incohérentes. Il milite ni plus ni moins pour l’exportation des ordures ménagères de l’agglomération parisienne en Seine-et-Marne, dans le Val d’Oise et les Yvelines, en préférant la pérennisation de la mise en décharge, en grande couronne, des déchets produits en coeur d’agglomération, en contradiction flagrante avec le principe de proximité en vigueur depuis 1992", poursuit le Syndicat francilien. "Pour des raisons inexpliquées, il défend le maintien des surcapacités privées d’incinération sur tout le territoire francilien hors périmètre Syctom en revendiquant que le service public qu’est le Syndicat assure à lui seul 100% des réductions de capacités régionales".
Le Syctom indique par ailleurs avoir largement tenu compte des avis constructifs de plusieurs partenaires de la concertation pour améliorer son projet à Ivry-Paris XIII, par exemple en prévoyant de dédier des lignes de traitement aux biodéchets collectés séparément, dans la perspective d’un développement progressif de ces collectes sélectives d’ici l’entrée en service du nouveau centre, et ce en pleine conformité avec les lois Grenelle. Il regrette par conséquent d’autant plus la stratégie de la menace juridique retenue en lieu et place du dialogue par une petite minorité d’acteurs de cette concertation.
On attend maintenant la réponse des associations concernées...