UIOM en Suisse : ça sent le roussi pour les importations !
Pas facile de comprendre la rêgle qu'il convient d'appliquer en matière de transfert de déchets ménagers à incinérer, voire à valoriser énergétiquement, entre les pays membres de la Communauté européenne. D'un côté, une certitude, certaines unités de traitement suisse sont en surcapacité de traitement dont celles de Genève, Lausanne. De l'autre, une interdiction du Conseil d'Etat pour l'usine de Cheneviers d'importer des déchets en provenance d'Autriche tout en reconnaissant que sa zone d'approvisionnement devrait se limiter à la Suisse romande mais aussi la France voisine. De quoi à y perdre son latin, d'autant plus que les déchets napolitains sont toujours sur le carreau....
Il y a quelque temps, nous vous rappelions que les UIOM Suisse faisaient de bonnes affaires grâce à l'importation de déchets. En même temps, nous nous étonnions de constater des investissements de capacité excédentaire, et nous nous interrogions sur l'eco-bilan de la pratique durable du transfert de déchets. ( voir ancien rédactionnel ) . Tout cela était sans compter la médiatisation de l'affaire des déchets napolitains. Les professionnels suisses y ont vu là l'occasion de se positionner économiquement et de résoudre un problème, qui d'ailleurs n'est toujours pas résolu en terres napolitaines, en mettant en avant leurs UIOM. Mais ce point de vue n'était pas partagé par les pouvoirs publics.
C'est ainsi que notre confrère de la Tribune de Genève révèlait en date du 21 mai, que le Conseil d'Etat a décidé de restreindre la zone d'approvisionnement des Cheneviers à la Suisse romande et à la France voisine. Cette réponse du président Laurent Moutinot faisait suite à la demande des SIG d'importer 43 000 tonnes en provenance d'Autriche pour faire face à la baisse des tonnages. Déjà au mois de mars, la réponse avait été négative concernant l'importation des déchets napolitains. Conséquence directe, l'usine des Cheneviers est surdimensionnée et un four sur les trois existants va être fermée en 2010, soit six ans avant la date prévue . Sur le plan social, ce sont une trentaine d'emplois qui sont menacés.
Fort bien, mais... TOC,TOC... Y-a-t-il quelqu'un qui pourrait m'expliquer pourquoi les déchets français sont toujours acceptés à la différence des déchets autrichiens ?, et pourquoi pas en profiter pour renseigner aussi les citoyens suisses sur le devenir des autres surcapacités à Lausanne, à Colombier, à Turgi ?. ( voir les capacités libres sur le site de l'ASED ).