Umicore Calais : une reconversion industrielle qui s'annonce exemplaire !
Jusqu'au mois de novembre 2005, date de la fermeture de l'usine, on pratiquait l'activité de grillage de zinc sur le site d'Umicore Calais. Cela aurait dû se traduire par la suppression d'une cinquantaine d'emplois directs. Mais c'était sans compter sur les efforts et la volonté d'Umicore, des pouvoirs publics et d'Eras Métal, qui vont permettre d'ici l'année prochaine le démarrage d'une nouvelle activité industrielle, spécialisée dans le recyclage des poussières d'aciéries, qui emploiera le même nombre de personnes...
Actuellement on procède à la dépollution du site de l'ancienne usine de grillage de Zinc d'Umicore. Cela représente l'évacuation de 125 000 tonnes de résidus qui seront expédiés sur le site d'enfouissement d'Auby. Ensuite, si les locaux administratifs, la zone de stockage vont être conservés, l'ensemble des installations industrielles seront démantelées, démolies d'ici le mois de juin prochain. C'est alors que la construction de la nouvelle usine de traitement et recyclage de zinc en provenance des poussières d'aciéries pourra commencer sur une superficie de 8 à 10 hectares. Elle est prévue de s'achever en 2009 et permettra de créer le même nombre d'emplois qu'au temps d'Umicore. Déjà des anciens employés d'Umicore (directeur d'usine et au min 8 ouvriers) sont prévus d'être repris.
Mais il aura fallu la participation et les efforts des pouvoirs publics, d'Umicore, d'Eras Métal pour concrétiser ce projet. Tout d'abord l'Etat a accordé une prime d'aménagement du territoire de 530 000 €, ensuite une exonération de taxe professionnelle de 3,5 millions€ sur 5 ans et un soutien d'1 million€ de la Région ont complété le dispositif d'aides. Pour sa part le groupe norvégien Eras Métal a créé une filiale française et va investir de 30 à 40 millions d'euros dans l'outil industriel de recyclage. Ce sont trois fours à plasma d'une hauteur de 4 mètres qui vont être implantés, sur le modèle de l'usine d'Hoyanger en Norvège. Ils fonctionnent à partir d'énergie électrique et récupèrent l'oxyde de zinc contenu dans les poussières des aciéries électriques . La situation géographique de Calais est un atout pour l'approvisionnement selon le directeur Christian Landaas : " La production annuelle en Europe est de 1 300 000 tonnes, avec une capacité de recyclage de 900 000 tonnes. Une production appelée à croître encore. Les aciéries se situent en Allemagne, Italie, Espagne et France. Calais sera le site de traitement des poussières le plus proche de la Grande-Bretagne". Des négociations seraient en cours pour traiter les poussières des aciéries d'Arcelor et d'Ascométal. Il est prévu à terme un traitement de 150 000 tonnes de poussières et une extraction de 70 000 tonnes d'oxyde de zinc à destination de la production de zinc et 50 000 tonnes de scories pour l'asphalte et la fabrication du béton.
Au niveau environnemental, l'activité aurait peu d'incidences même si Eras Métal sera classé Seveso : " les émissions dans l'atmosphère sont très propres. les 1 400 à 1 800 degrés qui règnent dans les fours détruisent tous les composants toxiques, y compris la dioxine " commente C.Landaas. Sur le plan logistique, "les déchets doivent arriver majoritairement par voie routière, peut-être 90 %. Nous augmenterons peut-être la voie maritime si nous travaillons plus avec l'Angleterre. Mais comme Umicore traitait 240 000 tonnes de minerai par an et qu'Eras Métal ne traitera que 150 000 tonnes de poussières d'aciéries, il ne devrait donc pas y avoir d'influence néfaste sur le trafic." ajoute le directeur. Ce dernier affirme aussi "qu'il n'y aura pas de problème de bruit pour les riverains. Umicore était ouvert, on pouvait voir le four. Eras Métal sera entièrement fermé, les bruits seront donc cantonnés dans les murs. Les poussières d'aciéries seront cantonnées à l'intérieur de l'usine, il n'y aura aucun rejet à l'extérieur, et les rejets atmosphériques seront moins importants que ceux d'Umicore » . Le seul impact visible de l'installation d'Eras Métal sera donc le trafic routier, bien qu'il soit pratiquement égal à celui qui précédait la fermeture d'Umicore en 2005. »