Un nouveau combustible, en recyclé, « fort de café »
Les vieilles recettes de grand mère étant souvent pavées de bon sens, Valérie Grammont retenant que les marcs de café étaient souvent utilisés pour raviver des feux de cheminée manquant de tonus, prenant en considération que l'on compte près de 10 millions d'appareils de chauffage au bois (cheminées, poêles et/ou inserts), elle se penche sur ce déchet commun, considérant par ailleurs que le café constitue un breuvage somme toute classique dans la plupart des foyers (avec production de marc à la clé), que le recyclage, tout comme les énergies renouvelables ont le vent en poupe, d'autant que l'Union européenne impose désormais aux grands producteurs de café de trouver des filières de recyclage à leurs capsules usagées, et se lance, « à fond » : l'objectif est de mettre au point une bûche prête à l'emploi, avec cette matière première.
Une fois mis au point, c'est le début du succès : sitôt brevetée, en 2014, la bûche rafle la Médaille d'or du concours Lépine.
Chaque bûche est constituée à partir du résidu de 150 tasses de café (conso moyenne d'un buveur de café sur deux mois, chaque Français consommant en moyenne deux à trois tasses de café pat jour), le marc est tamisé, puis chauffé et mélangé à des cires végétales qui servent de liant tout en facilitant l'allumage ; aucun produit pétrolier n'est ajouté.
Ce combustible est prêt à l'emploi et selon sa conceptrice, chauffe autant que quatre bûches de bois, pour une durée de chauffage de deux heures. A cela s'ajoute qu'il ne manque pas d'atouts : dix fois moins de monoxyde de carbone, cinq fois moins de CO2 que le bois, quatre fois moins d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui ont ont pour sale effet d'encrasser les conduits de cheminée.
Valérie Grammont s'approvisionne auprès des fabricants de capsules et des distributeurs automatiques de boissons, qu'elle libère de ces déchets en prenant en charge la logistique d'évacuation. Cette matière est transférée dans une ferme francilienne (en sous-traitance) qui a pour mission de sécher le marc, à l'aide de la machine conçue avec l'Université de Compiègne, et financée par l'entreprise. A la suite de quoi, la fondatrice de Smart & Green, fournit du travail à des entreprises adaptées, en confiant à des personnes handicapées, le soin d'emballer les bûches
Si dans un premier temps, l'entreprise a visé une clientèle occasionnelle (nombreux sont celles et ceux qui n'allument le feu que de manière épisodique), l'objectif est de prendre place sur le marché des utilisateurs plus systématiques des cheminées et autres poêles ou inserts. Si on ne les trouve pas encore partout, ces bûches sont commercialisées via un certains nombre de stations services Total, dans les magasins Super U et Hyper U, et sur des espaces dédiés au jardinage...