Une référence pour la ferraille plie et se replie…
Zerdirator, Kondirator et autres appellations faisant penser à Terminator sont bien présents dans le monde du recyclage des ferrailles…
Qui n’a jamais entendu parler des broyeurs Lindemann dédiés au traitement des ferrailles mixtes, légères à lourdes, y compris les ferrailles en paquets ? La réputation de la maison était faite depuis belle lurette : le matériel était allemand et donc costaud. On affichait bien volontiers, la faible consommation d’énergie, la production élevée, la souplesse opérationnelle, une maintenance et des réparations économiques, autant d’éléments qui concourent à abaisser le coût d’exploitation de ces déchiqueteurs et broyeurs aux noms si évocateurs… Pendant des dizaines d'années, cette très belle entreprise a d’ailleurs accompagné, et ce l’échelle européenne, le développement, puis l’industrialisation de bien des chantiers de récupération qui sont ainsi, et au fil des investissements réalisés, devenus des sites de recyclage performants, modernes pouvant se consacrer au traitement des déchets métalliques, dans les règles de l'art et en conformité avec des exigences réglementaires de plus en plus strictes.
Seulement voilà : seuls, les nigauds pourraient encore nier que les temps actuels sont plutôt difficiles. S’il fallait une preuve de plus pour démontrer cet état de fait, nul doute que le cas de Lindemann, devenue Metso est édifiant.
L'ancienne entreprise familiale, fondée en 1913 par Waldemar Lindemann, appartenant depuis douze ans au groupe finlandais Metso, est comme légèrement broyée par la crise. Installée depuis sa création à Dusseldorf, cette belle et solide maison allemande, spécialisée dans la fabrication de machines dédiées au traitement et au recyclage de toutes sortes de ferrailles et métaux, plie bagage et se replie ailleurs, hors d’Europe. Le site de Lierenfeld devrait même être abandonné et vendu!
Au passage, 150 collaborateurs sur environ 300, seraient mis au tapis… Ce choix étant jugé « extrêmement douloureux mais malheureusement nécessaire pour assurer la compétitivité de Metso Lindemann », par Martijn Van Keulen.
Martijn Van Keulen, Directeur général et Michael Lampertz, Responsable du site évoquent en effet, sans équivoque, l’arrêt de la production, ces licenciements obligés et des nécessaires négociations avec le comité d'entreprise.
Des négociations qui s’avèreront délicates puisque la direction a d’ores et déjà indiqué à mots à peine couverts, que « sans licenciements, on ne pourra probablement pas s'entendre ». Mais l’entreprise affirme par ailleurs, qu’il est « évident que nous ferons tout pour conserver au sein de nos équipes, le maximum de nos collaborateurs. A ceux qui seraient volontaires pour quitter la société, nous offrirons une aide substantielle. Nous ne permettrons pas que quelqu'un se retrouve avec rien après de nombreuses années, voire des décennies, passées au service de la qualité des productions qui ont fait la renommée de Metso Lindemann ».
S’il est vrai que « nous n’avons pas de calendrier précis, nous prévoyons néanmoins, de mettre en place la fermeture de la production aussi rapidement que possible. Nous sommes encore en phase d’adaptation et de discussions préliminaires, mais il nous faut trouver un moyen de reclasser un maximum de nos collaborateurs ». Le comité d'entreprise est invité à un entretien au cours de cette semaine : « nous espérons un dialogue étroit et constructif avec le personnel, tout au long du processus », indique aussi, Michael Lampertz...
Et pourtant… récemment encore, il avait été prévu de reconsidérer et de réorganiser la production de cisailles et autres déchiqueteurs, sans quitter le site de Düsseldorf. Mais la décision du Siège, basé à Helsinki est sans appel puisque ces mesures se sont avérées insuffisantes pour compenser « la faiblesse de la demande sur un marché de la ferraille affaibli », explique le responsable du site de Düsseldorf.
« Nos machines sont destinées à produire des matières recyclées, lesquelles sont dépendantes du marché de l'acier. Qui n'a pas subi quelques difficultés depuis la crise de 2007/ 2008 ? Aujourd’hui, la situation nous met en demeure de mettre en adéquation notre capacité de production avec la réduction de la demande du marché. Nous devons produire régionalement et de manière flexible, afin de nous rapprocher de nos clients. Car rien ne changera au niveau de nos services, ni des produits que nous proposons», complète Mickael Lampertz.
« C’est la demande en Europe occidentale qui est la plus sévèrement cassée. D’où l’obligation pour nous, de nous recentrer sur les marchés émergents, comme l'Asie et l'Amérique du Sud », justifie Martijn Van Keulen.
Düsseldorf restera une base destinée à développer et à commercialiser des produits recyclés. « Si nous abandonnons et vendons le site historique de Lierenfeld, nous sommes actuellement à la recherche d'un nouvel emplacement pour y installer nos bureaux. La zone de l'aéroport pourrait mettre un bon, point de chute puisqu’elle accueille d’ores et déjà bon nombre d’entreprises qui se sont développées à l’international. Mais rien n'est encore décidé », conclut le Directeur général qui confirme que Lindemann GmbH et Metso Minerals (Allemagne) GmbH ont fusionné. Aussi, la marque Lindemann demeure, malgré ces grands chambardements.