Valorisation des biodéchets : une première en France
La région de Calais accueille une installation capable de valoriser 100% de la partie fermentescible des déchets ménagers. Le projet remonte à 1995, et il s'est concrétisé le 8 décembre 2006, date de l'inauguration de l’unité de méthanisation. Il s'agit de la première installation en France capable de valoriser 100% des biodéchets (résidus alimentaires, graisses, déchets verts) des 160 000 habitants de l’agglomération. La production a débuté en février dernier, avec une montée en charge progressive...
L’usine doit "digérer" 27 000 tonnes de déchets par an, en produisant de la chaleur et du biogaz, transformé en électricité (revendue au réseau EDF, à un prix plus élevé que le tarif d’achat). Elle complète le centre de tri des emballages, la plateforme de collecte du verre et le réseau des déchèteries du Sevadec (Syndicat d’élimination et de valorisation des déchets du Calaisis). L’investissement de 20 millions d’euros a bénéficié de subventions de l’Ademe (1,8 millions d’euros) et de l’Union européenne (1,8 millions d’euros) ; l’ensemble a été conçu selon une démarche HQE.
Le procédé retenu est une méthanisation en régime thermophile (55°C) avec un temps de séjour moyen de 21 jours et une agitation par injection de biogaz. Les déchets sont réceptionnés dans une halle mise en dépression et les graisses stockées dans une cuve. Une chaîne de préparation des déchets verts et biodéchets permet d’extraire les corps indésirables et de faciliter la dégradation de la matière organique. Les déchets ainsi préparés sont introduits dans le digesteur, après ajout d’eau issue de la station d’épuration, pour atteindre un flux entrant à 28% de matière sèche et de graisse, en vue de réguler la production de biogaz.
Il est à noter que les graisses ont un fort pouvoir méthanogène. Elles stimulent la fermentation des déchets verts, plus difficiles à méthaniser, et permettent de réguler la production de l’unité pendant le week-end, lorsque la matière à traiter diminue. L’unité de méthanisation va traiter les graisses alimentaires des restaurants d’entreprise, d’hôpitaux et des établissements scolaires ; 1 000 tonnes seront ainsi collectées chaque année.
L’Ademe a également aidé le Sevadec à mettre en place la collecte des biodéchets et à informer les usagers sur la façon d’utiliser leurs 4 poubelles : verre, emballages, fermentescibles et tout-venant. Elle a mis en place un comité de suivi, dont les indicateurs permettent de vérifier le bon déroulement de la collecte, de la méthanisation et la qualité des composts obtenus issus de l’unité. Ces derniers devront respecter la norme NF U 44-051 pour être utilisés en agriculture ou en horticulture.
source : Ademe