Valorisation des boues : à l’aise glaise !
VBC 3000 valorise les boues pour construire demain ! Tel est le slogan de cette entreprise établie en Seine Maritime et qui propose des pavés d’un genre particulier puisqu’il s’agit de produits issus de la valorisation conjointe de boues de stations d’épuration et de coproduits argileux provenant d’activités économiques. Si l’on ajoute à cela qu’ils sont destinés à des ouvrages de haute qualité environnementale…
Créée en 2003, la société VPC 3000, bénéficie du statut de jeune entreprise innovante. Accompagnée dans son développement, depuis l’origine par Oséo, l’Agence de l’Eau Seine Normandie et Novelect/EDF, mais aussi par ses actionnaires, elle s’est donnée pour objectif de porter et de commercialiser le brevet d’un procédé de valorisation de boues organiques de stations d’épuration dans des matériaux céramiques.
Dans cette logique, elle pratique 3 activités complémentaires :
Cession de licences d’exploitation du procédé VPC 3000
Commercialisation d’équipements de séchage de boues
Réalisation d’études et de travaux d’ingénierie notamment dans le traitement des boues d’épuration (épaississement, déshydratation, séchage thermique et valorisation).
Le procédé est protégé par un brevet délivré en 2006 : il consiste en un mélange de boues partiellement séchées à des minéraux argileux, suivi d’un façonnage des produits souhaités (briques ou granulats), d’une déshydratation des matériaux puis de leur cuisson à une température d’environ 1000 à 1200 °C selon la nature de l’argile employée.
« Lors de la cuisson, la minéralisation de la matière organique des boues créé la porosité dans les matériaux. Cela les allège, voire les expanse et apporte l’énergie nécessaire au procédé. Les matériaux lourds présents dans les boues ou les minéraux argileux sont bloqués dans la matrice céramique.
Le procédé présente également l’intérêt de pouvoir utiliser comme matrice argileuse de co-produits d’activités amont : limons de travaux publics, fines argileuses issues de l’extraction de ressources minérales, sédiments d’opération de dragage/curage….
Les produits proposés peuvent donc résulter d’une valorisation conjointe de produits habituellement destinés à l’abandon et de boues. Ils répondent aux attentes des constructions de Haute Qualité Environnementale », explique en substance François-Xavier Faure directeur du développement de l’entreprise.
In fine, le procédé permet la production le briques pleines et de granulats allégés, destinés aux activités du bâtiment et des travaux publics. Ils sont inertes et marchands.
Ils possèdent les qualités d’usage admises dans le secteur du BTP…
Pour les dirigeants de cette jeune entreprise, il n’y a pas de doute : « la valorisation des boues d’épuration en granulats allégés représente un potentiel attractif.
Le taux d’incorporation de boues est maximisé afin d’obtenir un plus grand allègement des granulats
Les ressources en granulats naturels devenant difficiles d’accès, le granulat manufacturé proposé par VBC 3000 est appeler à la remplacer dans un certains nombre d’usages
Le marché des granulats est apte à absorber les quantités de granulats VBC 3000 qui proviendront de la valorisation des boues d’épuration».
- Procédé VBC 3000 -
Concrètement, force est de constater que les granulats allégés sont désormais couramment utilisés en Europe.
Pour la confection de chapes et sous-chapes, de bétons de pente, structurels ou de remplissage, d’écrans acoustiques…
En préfabrication de blocs de bétons allégés, d’éléments de cheminée ou d’entrevous…
Comme remblai isolant/drainant, en sous voierie et en travaux hydrauliques,..
Dans la réalisation de terrasses jardins…
Et pour les sceptiques, qu’ils se rassurent ! Selon le ministère de l’Ecologie et du développement durable, dont les services se sont prononcés à trois reprises sur le statut réglementaire des produits céramiques de construction VBC 3000 et sur celui du procédé de valorisation des boues, « l’activité industrielle de cette société consiste à fabriquer des produits céramiques. Pour la boue, le procédé représente une filière de valorisation matière, celle-ci étant considérée comme un adjuvant ».