Le mois dernier, le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne) et Suez ont présenté, sur l’usine de Valenton (Val-de-Marne), l’innovation BioGNVAL, qui permet de transformer une partie des eaux usées d’Ile-de-France en biocarburant liquide, via la valorisation du biogaz issu de leur traitement…
L’usine de Valenton est l’une des plus grandes d’Europe, traitant chaque jour les eaux usées produites par près de 9 millions de franciliens (800.000 m3 d’eau/jour). Le démonstrateur industriel BioGNVAL est le premier en France à valoriser le biogaz issu du traitement des eaux usées en biocarburant liquide (BioGNL), une énergie renouvelable, facilement stockable et transportable. Cette innovation est rendue possible par le procédé de cryogénie développé par Cryo Pur, qui permet d’épurer le biogaz en séparant ses composés (méthane et CO2) pour produire du biométhane, puis de le transformer en biocarburant liquide.
Soutenu par le Programme Investissements d’Avenir de l’Ademe (voir notre article), ce projet lancé en février 2013 par le SIAAP et Suez, exploitant de la station de Valenton, visait à démontrer la faisabilité technico-économique à grande échelle de la production de gaz méthane liquide à partir de biogaz, afin de développer la filière au niveau mondial.
Le projet BioGNVAL, aujourd’hui finalisé, démontre que l’on peut produire grâce à nos eaux usées un carburant propre qui n’émet pas de particules fines et qui réduit de 50% les émissions sonores et de 90% les émissions de CO2 par rapport à un moteur fonctionnant au diesel. Le démonstrateur industriel permet de traiter près de 120 Nm3/h de biogaz, de produire 1 tonne/jour de BioGNL (2 pleins de poids lourd). Les tests effectués démontrent que les eaux usées de 100.000 habitants permettraient de produire suffisamment de BioGNL pour alimenter 20 bus ou 20 camions.