Var : le tri des biodéchets s'invite en classe
Le lycée Paul Langevin est actuellement site pilote en PACA. A l’issue de la phase de test du dispositif de tri, broyage, stockage et valorisation des biodéchets produits par la cantine de l’établissement, le dispositif WasteStar CC pourrait être déployé dans l’ensemble des établissements de la région...
Trois textes législatifs, issus du Grenelle de l’Environnement (article 80, arrêté du 12 juillet 2011, paru au Journal Officiel du 23 juillet 2011 et circulaire du MEDAD du 10 janvier 2012), précisent les obligations des producteurs et/ou détenteurs de biodéchets.
« À compter du 1er janvier 2012, les personnes qui produisent ou détiennent des quantités importantes de déchets composés majoritairement de biodéchets sont tenues de mettre en place un tri et, lorsqu’elle n’est pas effectuée par un tiers, une collecte sélective de ces déchets pour en permettre la valorisation de la matière, de manière à limiter les émissions de gaz à effet de serre ou à favoriser le retour au sol »... A partir du 1er janvier 2016, le volume de biodéchets produit, à partir duquel ces obligations deviennent opposables, est considérablement réduit à 10 tonnes par an. Ainsi, on estime qu’un restaurant scolaire ouvert 190 jours par an devra avoir mis en place la collecte et la valorisation de ses biodéchets dès 400 repas servis par jour. La loi LME prévoit la suppression des seuils en 2025 : à cette date, l'intégralité des biodéchets devra être triée à la source, y compris ceux des ménages... En d'autres termes, on est entré dans la seconde strate du programme mis en place par la réglementation, depuis le 1er janvier dernier.
Par voie de conséquence, des entreprises se sont évidemment penchées sur le sujet afin d'y apporter ou de pouvoir prroposer des réponses pratiques. Parmi elles, la société Meiko (spécialisé dans les solutions de lavage professionnelles, des systèmes de traitement et de valorisation des déchets en restauration collective et commerciale), a su développer des relations avec toutes les parties prenantes de la filière de traitement et de valorisation des biodéchets afin d’établir une offre globale : le WasteStar CC inclut notamment l’estimation du volume annuel de biodéchets pour un meilleur choix de la cuve nécessaire, un accompagnement avec un consultant spécialisé afin de réduire le gaspillage alimentaire, la collecte par camion citerne, la valorisation en compostage ou méthanisation dans un site agréé SPAn C3. En rapprochant le secteur de la restauration, des professionnels du déchet, Meiko a pour objectif de contribuer à la mise en place en France d’une filière adaptée à la valorisation des biodéchets issus de la restauration
En PACA, un site pilote expérimente justement ce système de tri et de broyage des biodéchets en vue de leur valorisation, mis en place par le groupe Meiko, et ce depuis début novembre 2015 : il s'agit de la cantine du lycée Paul Langevin de La Seyne-sur-mer, dans le Var, pour laquelle les biodéchets sont désormais au centre de toutes les attentions, ce qui permet d'ailleurs aussi au corps enseignant, de développer des modules autour du développement durable et des nouvelles sources d’énergie.
Quatre jours par semaine, le self-service du lycée sert en moyenne le déjeuner à 1050 élèves. L’installation, d’un nouveau système de tri et de broyage, pour leur valorisation, des biodéchets, a demandé à ce millier de jeunes d’acquérir de nouveaux comportements...
« Ces nouvelles habitudes ont finalement été prises très rapidement. Deux rampes ont été organisées pour déposer les plateaux à l’issue du repas : une rampe avec déchets organiques, et une rampe sans. Les élèves ont compris que c’était dans leur intérêt, s’ils ne voulaient pas patienter dans la file d’attente de la première rampe, de gaspiller le moins possible et donc de ne prendre, parmi les plats proposés, que ceux qu’ils seraient sûrs de consommer », témoigne Gilles Renard, chef de cuisine, qui voit dans ce dispositif un second avantage pour le personnel de la cantine : « les biodéchets sont versés par les élèves dans les broyeurs qui les acheminent directement ensuite, sous forme de soupe, dans les cuves. Le personnel n’a ainsi plus de poubelles à transporter, ce qui permet de lutter efficacement contre les troubles musculo-squelettiques au travail »...
Triés par les élèves demi-pensionnaires, réduits en une « soupe » par deux broyeurs, et stockés dans deux cuves hermétiques vidangées une fois par mois par le partenaire régional du fournisseur du système en cours de tetst. Ils sont ensuite valorisés en un compost remis aux agriculteurs de la région.