Verre d'emballage et durabilité : quelles perspectives ?
L’Europe est le plus important producteur mondial de verre d’emballage. Plus de 20 millions de tonnes ont été produites en 2009 par près de 159 usines, réparties dans 23 Etats-membres de l'UE ; celles-ci emploient directement quelque 46 000 personnes. Au sein de l’industrie mondiale du verre, qui englobe d’autres secteurs tels que le verre plat ou les verres spéciaux (fibres de verre destinées à l’isolation des bâtiments), l’industrie du verre d’emballage représente environ 60% du tonnage total ; par conséquent, elle a un impact important sur l’économie réelle au sein de l’Union. Afin de faire le point sur cette industrie en matière de durabilité et sur les avantages du verre en termes de santé, la FEVE (Fédération Européenne du Verre d’Emballage) a organisé ce mercredi une conférence en ligne, intitulée "New insights in sustainability and glass" ("Nouvelles perspectives en matière de durabilité pour le verre d’emballage"). Niall Wall (Président de la FEVE), Kathleen van Brempt (membre du Parlement européen), et Fabrice Rivet (Directeur technique de la FEVE) se sont tour à tour exprimés pour livrer leur analyse respective...
La conférence a débuté par une présentation de la Fédération sur la durabilité et la gestion de la totalité du cycle de vie du verre. "L’Union européenne est le plus important producteur de verre au monde. L’industrie du verre d’emballage contribue de manière conséquente à la durabilité en évitant et en réduisant la pollution environnementale, et en protégeant la santé des consommateurs. Une bouteille à usages multiples consignée, par exemple, peut être utilisée plus de 40 fois, ce qui réduit considérablement son impact en termes de CO2, tandis que l’énergie économisée en recyclant une seule bouteille permet d’alimenter un ordinateur pendant 25 minutes", a expliqué Niall Wall, Président de la FEVE.
Fabrice Rivet, Directeur technique de la Fédération, a ensuite souligné que l’évaluation du cycle de vie de la FEVE est une initiative mise en oeuvre par l’industrie du verre d’emballage pour mesurer son impact environnementale. Cette analyse permet de calculer les économies réalisées en termes d’énergie, de matières premières et de CO2, chaque fois que du verre est recyclé par l’industrie. La fusion du verre recyclé (ou calcin) nécessite près de 30% d’énergie en moins que celle de la matière première vierge. Pour chaque tonne de calcin utilisée pour produire une tonne de verre, 1,2 tonne de matière première est économisée et l’équivalent de 0,7 tonne d’émissions de CO2 est évité. Le projet permettra d’informer les sociétés de verre d’emballage des décisions relatives à l’environnement au cours des prochaines années et guidera cette industrie vers des améliorations.
De son côté, Kathleen van Brempt, membre du Parlement européen, a démontré l’importance pour l’industrie de réfléchir et d’agir de manière durable : "La gestion de la totalité du cycle de production est notre avenir. Il ne s’agit pas d’une idéologie, mais d’une nécessité. L’industrie du verre se trouve dans une solide position de départ en termes de recyclage. L’attention que le secteur accorde au recyclage et à la réutilisation, aussi bien des matériaux que de l’énergie, est prometteuse. D’après l’expérience de la Belgique en matière de recyclage, rien n’empêche de 'boucler la boucle' du cycle de production du verre au niveau européen. J’espère que ces résultats constitueront un exemple pour les autres. Le recyclage est un état d’esprit. L’Europe doit donc changer son comportement et continuer à dépasser ses limites pour se tourner vers un avenir durable".
Niall Wall a félicité l’importance accordée par Mme Van Brempt au recyclage : "Le verre peut être recyclé à plusieurs reprises sans que sa qualité n’en soit affectée. Le recyclage n’est pas comparable au décyclage. Si, au cours du processus de recyclage, un matériau perd sa qualité et ses propriétés initiales, alors il s’agit d’un décyclage, un procédé qui se termine généralement par l’enfouissement du matériau. Cette technique est incontestablement moins avantageuse que celle qui permet de préserver indéfiniment la qualité et les propriétés du matériau".
Les avantages du verre d’emballage en termes de santé ont également été abordés au cours de la conférence. Selon une enquête sur l’emballage en Europe (réalisée par la société internationale de recherche marketing TNS) 83% des consommateurs préfèrent l’emballage en verre au plastique parce qu’il protège les produits d’une contamination par les substances chimiques et préserve le caractère sain des aliments et des boissons (83%) et contribue à un style de vie sain (88%). L’enquête démontre donc incontestablement que les consommateurs ont compris le message. C’est la raison pour laquelle l’industrie du verre d’emballage continue à soutenir l’initiative "Les Amis du Verre" (voir notre article) et sa nouvelle campagne de santé : "Rien à cacher". Celle-ci sera lancée dans 12 pays européens dès la semaine prochaine (voir le site www.friendsofglass.com).
En rapport avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Emballages : le verre reste le chouchou de la classe.