C’est une mini révolution et c’est Saint Gobain Desjonquères qui lance le défi. Filiale du groupe américain Oaktree Capital Management Ltd, le site de Mers les Bains dans la somme, spécialisé dans les flacons de luxe pour la parfumerie et la cosmétique, a entamé une production de flacons en verre 100 % recyclé.
Le recyclage est une affaire qui marche.
Le verre est recyclable, à l’infini, ce n’est pas nouveau.
Il est effectivement recyclé, tout le monde le sait.
Sauf que dans la parfumerie de luxe ou la cosmétique haut de gamme, si on aime clairement le verre, on le supporte moins lorsqu’il est recyclé. Allez savoir pourquoi. Mais c’est ainsi. Même que c’est bien encré dans l’inconscient collectif...
Pour cette raison, la nouvelle politique de SGD est un pavé de luxe dans la marre. Habituellement en effet, le verre destiné à la cosmétique contient 30% maxi de calcin, les grandes marques prestigieuses exigeant « une qualité supérieure au niveau de l’éclat du verre qui se doit d'être presque cristallin».
« Un verre transparent unique en son genre, appelé Infini, en raison de son potentiel de recyclage permanent, analyse un porte-parole du groupe. Jusqu’à maintenant, il était possible de produire du verre utilisant du verre recyclé à hauteur de 30 % mais pas à 100 %. Sur une production d’1 million de flacons, nous allons économiser 80 tonnes de CO2, 140 tonnes de matières premières et 15 % d’énergie pour sa production par rapport à la fabrication d’un verre traditionnel ».
Il faut savoir tout de même que ce nouveau produit a nécessité un an et demi de R&D ; il a étét utilisé pour la première fois, fin 2009, pour un pot de crème de soin bio.
Composé uniquement de clacin clair ménager et trié, en amont par des recycleurs de la région, les flacons proposés s’avèrent parfaitement transparents mais de teinte légèrement verte.
Pour l’heure, impossible de savoir quels qont les tonnages prévus. En revanche, on sait que le four dédié à cette production dispose d’une capacité de 35 tonnes jour et qu’il redémarrera après rénovation (plus de 3 millions d’euros pour remplacer les réfractaires), en juillet prochain…