Il est toujours rassurant de constater que « les anciens ne racontent, pas que des bêtises »... Il y a bien des années, lors des rencontres annuelles organisées entre Ingénieurs des Villes de France et industriels verriers, alors que se profilait la mise en place de la collecte en porte à porte tous azimuts, il était déjà question du maintien de l'apport volontaire pour collecter le verre, les collectivités locales (par la voix de leurs ingénieurs) soulignant le surcoût du porte à porte (3 fois plus cher), tandis que les traiteurs qui ont la responsabilité de préparer le calcin (avec des taux d'impuretés autorisés de plus en plus faibles, de sorte que le verrier puisse enfourner des quantités de plus en plus importantes), mettaient en avant la progression des indésirables dans les bacs... Il n'empêche : la collecte du verre en porte à porte s'est peu à peu imposée ; le cercle national du recyclage remet cette thématique au goût du jour et se (re)pose la question de savoir si ce serait pas bien, ou pas, de revenir à l'ancienne formule ...
Aujourd’hui, rappelle le CNR, les recommandations générales invitent les collectivités locales à réduire leurs coûts de collecte du verre en passant en apport volontaire plutôt qu’en porte à porte. "En effet, le coût complet médian de la collecte en apport volontaire du verre est de 65 € la tonne HT alors qu’il est de 147 € la tonne HT pour le porte à porte. (Source : Référentiel National des coûts du service public de gestion des déchets 2012, ADEME). Néanmoins le taux de collecte de ces deux modes n’est pas toujours équivalent et va dépendre du type de territoire concerné. Dans l’optique de maximiser le gisement de verre collecté et donc suivre une démarche environnementale vertueuse, la collectivité doit en effet étudier et préférer le système de collecte le mieux adapté :
- du point de vue technique et financier ;
- au service à apporter ;
- au type de population ;
- à l’habitat (vertical, pavillonnaire, etc.) ;
- à la superficie et à la densité de population ;
- aux moyens à mettre en œuvre.
Le Cercle National du Recyclage propose donc une réflexion quant à la pertinence individuelle de passer en apport volontaire, plutôt que de poursuivre la collecte du verre en porte à porte, en prenant en compte l’équilibre financier global de ce changement.
A travers le document, l'association rappelle le cadre réglementaire et le contexte de la gestion des emballages ménagers dans lesquels s’inscrit la collecte du verre. Est notamment étudié le bilan économique du passage du porte à porte à l’apport volontaire lié entre autre, à la perte potentielle de performance de collecte et à l’augmentation en parallèle des coûts de gestion des ordures ménagères résiduelles. Ces éléments permettent d’alimenter la réflexion propre à chaque collectivité quant à sa prise de décision sur un éventuel changement de modèle de collecte du verre.
Et de rappeler que le pôle économique n’incarne pas à lui seul le facteur de décision pour les collectivités locales qui ont à cœur de développer une gestion vertueuse des déchets. Cette dernière passe également par des valeurs environnementales comme la performance de collecte et le recyclage. En effet, il faut privilégier des solutions performantes permettant l’atteinte des objectifs nationaux à des coûts maitrisés et veiller à une indemnisation complète des collectivités par des financements venant du couple producteur-consommateur en application de la Responsabilité Elargie des Producteurs...
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