Verre : la consigne prend de la bouteille…

Consigner les emballages en verre est un sujet régulièrement remis sur la table. Les défenseurs de cette façon de voir ne manquent pas d'éléments, argumentant que la réutilisation vaut mieux que la casse, la refonte et la production de nouveaux emballages. Il va de soi que ce n’est pas du goût des verriers, qui disposent d'argumentaires contraires pour défaire cette thèse dédiée à la réduction des déchets par ce biais… Plusieurs collectivités, associations et entreprises ont remis la consigne à l’ordre du jour : elle fait progressivement son retour dans le Var, en Côte-d’Or, ou encore dans le Nord-Pas-de-Calais…

Afin de la démultiplier la consigne en France, l’association Ecoscience Provence, la Fondation Nicolas Hulot, le Cniid-Zero Waste France, le Programme Boréal (comprenez Baisse des Ordures RÉsiduelles par l’Action Locale, est l’un des plus importants Programmes Locaux de Prévention des Déchets en France. Il rassemble 10 intercommunalités du Nord-Pas de Calais qui souhaitent agir ensemble à la réduction des déchets, ndlr) et le SIVED (Syndicat Intercommunal pour la Valorisation et l'Elimination des Déchets qui regroupe 16 communes semi-rurales dans le centre Var. Ce syndicat fut l'un des premiers à soutenir une expérience de retour de la consigne en France, ndlr) ont constitué, en 2012, «Le Réseau Consigne». Ils organisent d’ailleurs, le 2 juin prochain à Aix-en-Provence, la 2 nde édition des Rencontres Techniques de la Consigne qui a pour objectif de démontrer les avantages économiques du procédé, faire le point sur les solutions techniques et accompagner son déploiement.

Les arguments des tenants de la consigne ne font pas défaut
« Il y a une vingtaine d’années, une bouteille consignée déposée au magasin rapportait quelques centimes à son propriétaire, évitant dans le même temps d’encombrer sa poubelle et d’impacter négativement l’environnement. Si l’époque du «tout jetable» a érodé ce souvenir, le défi énergétique et les objectifs de prévention des déchets imposés par la loi Grenelle ravivent les mémoires. En créant le «Réseau Consigne», nous souhaitons rappeler aux collectivités, instituts, associations et entreprises, que la consigne de bouteilles en verre offre de précieux atouts:
Dans certaines conditions, son recours permet d’économiser 75% d’énergie primaire en comparaison à une gestion classique (avec recyclage).
Toujours en vigueur dans les bars et les restaurants, la consigne permet d’éviter, chaque année, l’équivalent de 500 000 tonnes de déchets d’emballages.
Tant qu’il est réutilisé, le verre est extrait des filières de gestion des déchets, et n’a donc plus de coût pour la collectivité. En comparaison, le recyclage du verre coûte 35€/t, et l’enfouissement 106€/t! 
Pour un viticulteur du Var, la prestation de lavage et de transport des bouteilles est fixée à 0,16 € par bouteille, contre 0,30 € pour l’achat d’une bouteille neuve.

Depuis quelques années, non seulement de nouvelles initiatives ont été repérées, mais de nouvelles questions émergent et de nouvelles solutions apparaissent. Le 2 juin 2014 à Aix-en-Provence, ce sont toutes ces informations que le Réseau Consigne souhaite partager avec les collectivités, associations et entrepreneurs. Au programme: les machines pour récupérer les bouteilles, les moyens de lavage, les pratiques dans les Cafés-Hôtels-Restaurants, le contexte législatif français, l’économie circulaire et quelques exemples chez nos voisins européens. Bref de quoi mettre l’eau à la bouche et peut être séduire des candidats éventuels dans d’autres régions et départements…

Cette manifestation est inscrite dans le cadre de la Green Week 2014 européenne sur l’économie circulaire. Elle sera introduite par François-Michel Lambert, Président de l’Institut de l’Economie Circulaire. Elle s’adresse principalement aux collectivités, entrepreneurs et associations impliquées dans le développement local.