Le maire de Limay dans les Yvelines ne rigole pas ! Il réclame l’arrêt du broyeur de GDE. Motif ? Trop de boucan ! Il faut dire que l'activité pète la forme au vu du nombre d'explosions déplorées... Et puis, il y a aussi, le non respect d’un accord qui aurait été passé entre la commune et l’entreprise qui se devait de tenir ses promesses de mener ses activités avec plus de discrétion…
Eric Roulot ne tergiverse pas et respecte à la lettre les décisions de son prédécesseur, Jacques Saint-Amaux. Juste avant qu’il ne quitte ses fonctions, l’ancien maire PC de Limay avait en effet promis qu’il demanderait des sanctions si l’entreprise Guy Dauphin Environnement, spécialisée dans la récupération et le recyclage de métaux et autres ferrailles, ne tenait pas ses promesses « d’ici fin avril ».
Comme on est au mois de mai et que chacun sait qu’en mai, on fait ce qui nous plait… et bien il y a un à qui ça plait de continuer à travailler la ferraille et autre VHU de manière tonitruante, tandis que l’autre, celui a qui ça déplait, décide de faire plier le recycleur.
Le bras de fer ne fait que commencer... Pas de négociation amiable en effet puisque le nouveau maire s’apprête à réclamer « la suspension pure et simple de l’activité du broyeur ». Une délibération sera d'ailleurs votée en ce sens lors du conseil municipal du 6 mai .
Il faut dire que l'installation pétarade à tout va...
« Rien que la semaine dernière, nous avons constaté six explosions le même jour. Et la couleur des fumées rejetées n’est pas rassurante. Nous devons agir. L’activité actuelle n’est pas celle prévue en 2007. Il y a tromperie », s’irrite l’élu.
Les explosions n'ont rien de terroriste : elles sont provoquées par une mauvaise dépollution des carcasses de voitures (VHU) qui franchissent les portes de l'installation (s'il n'y avait que là...). En d'autres termes réservoirs de carburant non vidés, présence de batteries, de pneus et autres fatras multiplient les risques d'exploisions de ce genre.
D'où le raz le bol des riverains…
Après cette délibération, l’Etat décidera ou non d’intervenir. Il faut dire que le sujet est épineux : officiellement, GDE respecte la réglementation en vigueur. Des captages de poussière ont été installés sur les cheminées et les études de bruit ne révèlent rien d’anormal. Sauf qu'il y a des mauvaises langues (forcément des spécialistes qui n'aiment pas GDE) qui disent que les études sont parfois réalisées dans des conditions critiquables ...
Bref. La Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement va donc commander des études complémentaires sur les rejets et nuisances sonores. Il faut dire que le blog des riverains concernés ne manque pas de piment : ils n’hésitent d'ailleurs pas à mettre en ligne des photos spectaculaires des rejets de GDE, installé dans le port de Limay depuis décembre 2008.
« C’est aberrant qu’une telle entreprise ait le droit de fonctionner, s’agace un habitant proche. Nous ramassons des tas de poussières sur nos fenêtres. Ma maison commence à se fissurer. »
Interrogé il y a plusieurs jours sur le sujet, le secrétaire général de GDE est tranquille et assure que l’entreprise n’est pas en faute : « certaines sociétés nous déposent des voitures mal dépolluées, explique, en effet, Bruno Le Sech. Nous allons améliorer le tri des voitures en amont. Dans le même temps, nous avons acquis un prébroyeur qui évitera les explosions. »
C'est-y pas une nouvelle qu'elle est bonne, ça ?
Allez ! la suite au prochain numéro...