VHU : la Corse, noyée par une mer d'épaves?…

Le 14/01/2010 à 18:10  

VHU : la Corse, noyée par une mer d'épaves?…

VHU VHU ! On n’en peut plus… Après un an de prime à la casse, c’est tout juste si ça ne casse pas les pieds des recycleurs de ferrailles que de voir, encore, des bagnoles leur arriver. Le broyeur sature. N’en jetez plus ! Même pas vrai! En fait, l'activité bat son plein chez les recycleurs automobiles. Un métier qui semble avoir le vent en poupe d'autant qu'il a acquis ses lettres de noblesse depuis qu'il opère autrement...

Marie-Christine Pasqualini, gérant de la société La Casse, recycleur automobile installée à Baleone, n’y va pas par quetre chemins : « 2009 a été une année tout à fait hors normes. Nous avons réceptionné 3 200 voitures, alors que nous tournons habituellement sur des volumes de 1 200 à 1 500 véhicules par an. Ce flux est évidemment dû à la prime à la casse mise en place par le gouvernement. Il a bien sûr fallu s'adapter à cette situation en cours d'année ».

Dès le mois de juin 2009, les professionnels du recyclage automobile ont pris conscience de l’accélération du mouvement. « L'activité est devenue plus importante. Ce qui nous a conduits à réaliser deux embauches » (…) « Il ne faudrait pas imaginer pour autant que nous avons touché le jackpot. Il y a eu énormément de travail pour des bénéfices plutôt maigres... »

Et oui… le nerf de la guerre s’est fait tout mou. Et pour cause : les prix de la ferraille ont dévissé : « on est passé de 240 euros par tonne, début 2009, à 60 euros en cours d'année, précise la chef d'entreprise. En plus, la mise en place du système d'immatriculation des véhicules (SIV), le 15 octobre dernier, nous a beaucoup compliqués la tâche en raison d'un problème d'interprétation de la loi du côté des assureurs à propos de la carte grise. Résultat : nous n'avons plus pu vendre de véhicules pendant un bon moment... »

Sur la vague de 2009, avec ses hauts et ses bas, on s'attend à un début 2010 surfant sur un rythme soutenu. « Certains concessionnaires semblent avoir décidé de compenser la baisse de la prime à la casse décidée par l'Etat ce 1er janvier. Et puis, nous sommes encore sur la vague de 2009, puisque les gens avaient la possibilité de signer en fin d'année pour l'achat d'un véhicule et d'en prendre possession seulement début 2010 », ajoute la responsable.

Cela étant, tout le monde ne parle pas la même langue : pour preuve, Roland Paone, gérant de la société Occa Pièces, établie non loin de là, toujours sur la commune de Baleone. La prime à la casse ? Ce n'est pas vraiment aux pro du recyclage qu'elle a profité : « en principe, les gens sont obligés de passer par les recycleurs automobiles, puisque nous sommes agréés par les préfectures pour assurer la destruction physique et administrative des véhicules. Mais, dans le cas de cette prime, les gros concessionnaires disposent de réseaux qui ont capté une partie des flux ».

Il n'en reste pas moins que les recycleurs agréés sont devenus incontournables pour la destruction des véhicules hors d'usage. « Notre profession est entrée dans une nouvelle ère, avec de nombreuses contraintes, liées par exemple à la dépollution, et de plus en plus de travail administratif à la clé », ajoute Roland Paone. C'est vrai que depuis peu, le particulier n'a plus besoin de se rendre en préfecture pour y accomplir les diverses formalités liées à la destruction de sa voiture. Après avoir remis au professionnel un certificat de cession et la carte grise, ce dernier s'occupe du reste...

Autant dire qu'il a été nécessaire d'apprendre rapidement à travailler autrement. Car la matière ne manque pas : pour ce qui est d'Occa Pièces, son patron ne cache pas qu'il cherche un terrain pour s'agrandir à court terme... Comme quoi changer les règles de conduite a du bon : le métier bat son plein. Reste aux cours de la ferraille à suivre ...