La prime à la casse n'a pas permis à la filière de recyclage des véhicules hors d'usage de respecter les objectifs de Bruxelles. Le document publié par l'Ademe, il y a quelques jours, est sans appel. La France, en 2009 (dernières données étudiées) s'est très nettement éloignée des objectifs de la directive européenne de recyclage et de réutilisation des véhicules hors d'usage...
Pour cette année de référence, l'Ademe précise que le taux de recyclage et celui de valorisation des VHU sont respectivement de 78,6 % et de 82,1 %. Le verdict est sans appe : inférieurs aux taux de 85 % et de 95 % imposés par la commission européenne à l'horizon 2015. Le plus grave est qu'ils seraient aussi, inférieurs à ceux enregistrés en 2008. Pour faire court, la france ferait marche arrière qu'elle ne s'y prendrait pas autrement: elle régresse dans le traitement de ses VHU.
En cause, la prime à la casse qui, selon l'Ademe, a eu un effet négatif sur les taux en ne permettant pas aux démolisseurs de disposer de suffisamment de temps pour démonter un volume important de pièces et de matières face à l'afflux de VHU à traiter rapidement. Il faut dire, à sa décharge, que la prime n'a jamais été censée satisfaire le recyclage mais plutôt les constructeurs automobiles qui avaient besoin de doper leurs ventes sur le marché français.
« L'atteinte des objectifs réglementaires passera par une amélioration significative de la valorisation de la fraction non métallique des matériaux constitutifs des VHU comme les plastiques, les caoutchoucs et le verre»
Pour 2010, l'Ademe a recensé la prise en charge de 1,6 million de VHU, dont le taux de recyclage n'est pas encore connu (contre 1,5 million en 2009), par des acteurs agréés. Il paraîtrait qu'un tiers des VHU en France ne passerait pas par la filière agréée... Tiens, tiens...