Vietnam : le manque d’électricité touche la sidérurgie nationale
Le manque d'électricité qu'a dernièrement connu la région Nord, a fait perdre près de 3,5 millions de dollars par jour au pays, fait savoir Hoàng Trung Hai, ministre de l'Industrie.
Quelques 6 à 7 millions de kilowattheures ont manqué chaque jour à l’économie nationale qui subit les graves conséquences liées à ce manque énergétique… La sidérurgie, facteur essentiel du développement du pays, accuse le coup…
Impossible pour les centrales hydrauliques de fonctionner à pleine puissance par manque d'eau. Quand bien même la situation s'est améliorée, le manque d'électricité aura occasionné de lourdes pertes à toute l'économie. Selon certains analystes, les pertes seraient encore nettement supérieures aux estimations, comme le souligne Trân Viêt Ngai, président de l'Association d'investissement et de construction des ouvrages énergétiques : "Une coupure électrique d'une heure occasionne une perte supérieure à 1.000 milliards de dôngs à l'économie vietnamienne".
Pour contrebalancer le défaut de production, les économistes anticipent une hausse des importations nationales au 2e semestre. Hoàng Van Tong, directeur général adjoint de la sidérurgie de Thai Nguyên, fait savoir que sa compagnie a réduit de moitié sa production d'ébauches en raison des coupures de courant. En mai, elle n'a atteint que 15 000 tonnes, et la compagnie devra importer 15 000 tonnes, à 350 dollars la tonne, pour honorer ses contrats, ce qui représente approximativement un montant de plus de 5 millions de dollars. Situation identique pour l'aciérie de Hoà Phat qui a dû interrompre sa production pendant un mois. Les cimenteries et les papeteries connaissent les mêmes difficultés.
Le secteur d'investissement direct étranger a été pareillement touché, comme chez Toyota Vietnam, où la production a été stoppée pendant deux jours du fait du manque d'eau pour la production.
C’est d’autant plus dommage que depuis le printemps 2004 les investisseurs étrangers sont revenus en force quand bien même tous sont d’accord pour considérer que le pays doit constamment perfectionner son environnement.
Selon le ministère du Plan et de l'Investissement (MPI), l'ensemble du pays a attiré en effet plus de 554 millions de dollars (sur la période considérée) de fonds d'investissement direct (FID) de l'étranger, soit une hausse de 98,1 %, par rapport à la même période 2003.