Voile et banlieues … Paprec a le vent en poupe

Le 06/12/2005 à 12:24  

Voiles et banlieues … Paprec a le vent en poupe

Virbac Paprec Transat Jacques Vabre 2005 Après avoir remporté avec brio la transat en double Jacques Vabre avec, à son bord Loïc Peyron et Jean Pierre Dick, Jean Luc Petithuguenin, « patron » de Paprec et sponsor du monocoque Virbac-Paprec lance un nouveau défi.

Après avoir bravé par marins interposés le dieu Eole, il affronte la tornade sévissant dans les banlieues, et fait valoir quelques idées, mises en oeuvre depuis quelques années au sein de l'entreprise, qui seront peut être un jour dans l’air du temps…

Quel lien y a t-il entre la Transat Jacques Fabre, la formation des jeunes de banlieue, le recyclage... Une volonté, une philosophie d'entreprise et des résultats…

Victoire et tristesse...

Vendredi 18 novembre, 23 h 19, le monocoque de 60 pieds Paprec / Virbac skippé par le duo Jean Pierre Dick / Loïc Peyron, franchissait en vainqueur la ligne d’arrivée de la transat en double Jacques Vabre en pulvérisant le précédent record de presque trois jours.

A la même période, à La Courneuve, au Blanc Mesnil, à Bobigny, à Gennevilliers (où le Groupe Paprec emploie plus de 500 personnes), contre vents et marées, des voitures brûlaient et des locaux étaient incendiés…

Evidence et coup de gueule

Les entreprises ont et auront un rôle prépondérant à jouer dans la crise de société que nous traversons. A elles de faire tomber au plus vite les idées reçues, à elles de balayer quelques schémas trop classiques que nous trouvons étalés aux rubriques emplois des journaux et magazines (cadre 30 ans – avant c’est trop jeune, après c’est trop tard – Bac + 5, école de commerce – exit formation et expérience sur le tas – blanc – jamais exprimé, mais c’est tout comme…).

Ca marche... Preuve à l'appui !

Paprec (N°1 indépendant du recyclage industriel des papiers cartons et DIB pour l'essentiel), crée en 1994 par Jean Luc Petithuguenin, a bâti sa culture d’entreprise sur le respect des hommes, la diversité des opinions, des religions, des races et des cultures. Cette philosophie est « placardée sur tous les murs de l’entreprise. A la Courneuve et sur les 21 sites Paprec à travers la France, plus de 20 nationalités se côtoient et travaillent ensemble au quotidien. Chacun est considéré et respecté, son évolution dans l’entreprise est certaine, son travail apprécié. 1000 personnes pour un turn over proche de 0.

C’est à cette diversité, à cette culture de la différence que l'entreprise doit sa réussite : en 10 ans Paprec a multiplié son CA par 20 (10 M€ en 1994 – 200 M€ en 2005) et son tonnage annuel de déchets traités par 23 (54000 t en 1994 – 1 264 000 t en 2004). En 1994 la société comptait 45 salariés, 1000 en 2005".

D'où la mise en oeuvre d'un vaste programme de formation des jeunes

Paprec poursuit un vaste programme de formation. Une vingtaine de jeunes viennent d’être embauchés en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage pour se former aux métiers du recyclage (du CAP au diplôme d’ingénieur en environnement). Ils viennent d’horizon et de cultures différentes et sont pour la plupart issus de la banlieue. "Ni stagiaires "esclaves" ni stagiaires "préposés à la photocopieuse" : au sein de l'entreprise, il est du devoir des anciens de former, expliquer, faire comprendre et faire aimer le métier aux apprentis.

Et pour en revenir à la voile ...

Le 18 novembre, à l’arrivée de Jean Pierre Dick et Loïc Peyron sur leur bateau Paprec / Virbac, tout le personnel saluait fièrement l’exploit. La voile n'est pas un sport franchement populaire. C'est une discipline : quand on a le vent pour seul moteur, la volonté des skippers pour seule énergie, il faut une sacrée dose d’humilité, de courage, d’esprit d’équipe pour affronter l’océan et gagner.

Jean Luc Petithuguenin souhaite de longue date transmettre ces mêmes valeurs au sein de l'entreprise. C'est l'une des raisons pour lesquelles 12 ouvriers et employés nommés « Castor d’Or *» pour l’excellence de leur travail, sont partis en qualité d'ambassadeurs, à Salvador de Bahia féliciter les vainqueurs de la Transat. Pendant ce temps, le patron et la direction générale sont restés « bosser à La Courneuve »...

* le Castor est l'emblème de la maison