Vol de métaux : 17 mois de prison requis contre un récidiviste
A son actif, des vols de métaux à plusieurs reprises, en France puis en Belgique, et des centaines de milliers d'euros de préjudice pour les structures détroussées, puis une arrestation et un jugement prochain pour ce Roumain âgé de 53 ans connu des services ; il est suspecté d'appartenir à une filière criminelle, et aurait dérobé pour plus de 500 000 euros, un mois plus tôt, au même endroit.
Les câbles avaient été préparés sur place pour être emportés, à bord d'un véhicule immatriculé en France et contenant l'attirail nécessaire pour organiser des vols.
Le prévenu est connu des services judiciaires français (pour vols de métaux en 2011 et 2012), mais aussi de la justice de son pays d'origine où il a commis un meurtre. Bien que se défendant d'avoir réalisé des vols de métaux à plusieurs reprises en Belgique, l'enquête de police a démontré que son téléphone mobile a borné là où des vols de métaux ont été perpétrés, et ce à plusieurs endroits. y compris là où il a été arrêté en novembre de l'année dernière ; en effet, le même site a été la cible d'un prélèvement de câbles pour environ 500 000 euros, un mois plus tôt, le 3 octobre, ce qui laisse à penser qu'il agit en bande organisée. Le verdict est prévu le 14 août prochain.
En Belgique, le vol de métaux est un véritable fléau, en dépit des actions menées conjointement par Infrabel, la SNCB et les services de la police des chemins de fer. "Le cuivre est le métal dont le prix, l'abondance et la disponibilité sont les plus élevés", témoigne Sandra Eyschen, porte-parole de la police fédérale. "On le trouve partout (pas seulement au chemin de fer) et il est généralement très peu sécurisé. Donc, le calcul des coûts (risques)/ bénéfices que font les auteurs est (malheureusement) favorable aux vols...".
Idem en France qui a d'ailleurs enregistré une augmentation du nombre de forfaits commis sur l'ensemble du territoire national, et ce malgré les mesures gouvernementales prises pour endiguer l'ampleur du phénomène en 2011. L'office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) chiffre ainsi à près de 1 732 le nombre de vols en 2017 et à 1 833 en 2018. Toutes les cibles sont visées : autoroutes, déchèteries, entreprises, chantiers et infrastructures (réseaux SNCF, réseaux électriques). Les métaux volés ne le sont pas seulement sous forme de matière brute, mais concernent principalement des produits finis (câbles, radars, pot d'échappement…) ce qui génère des dégâts considérables aux infrastructures dont les collectivités ou les entreprises ont la charge et qu'elles se doivent de remettre en état de fonctionner.
Coexistent deux catégories de voleurs, des personnes isolées précarisées qui prennent pour subvenir à leurs besoins, mais aussi et surtout des bandes organisées qui viennent principalement de pays d'Europe de l'Est : les métaux volés par ces bandes sont revendus en très grande quantité à l'étranger pour éviter toute identification. Si l'on admet que la règlementation concernant les paiements en espèces dans le commerce des ferrailles et métaux pouvait être efficace pour prévenir la criminalité organisée, force est de constater que cette efficacité a été battue en brêche du fait de la non harmonisation européenne de cette mesure...