Vols de métaux : les pro, premières victimes !?
Les récupérateurs se plaignent et veulent le faire savoir à propos des vols de métaux : « Nous avons également notre mot à dire dans ce domaine. Nous sommes accusés de tous les maux, mais nous sommes les premières victimes de ce fléau : d’abord, nous subissons régulièrement des vols malgré les investissements réalisés en matière de protection de nos sites. De plus, l’image de la profession est atteinte, car l’amalgame est facile entre le ferrailleur, le récupérateur et le recycleur. » « Nous sommes les premiers à lutter contre ce fléau ».
Et le président Pascal Sécula d'enfoncer le clou : « la profession est pour une réglementation plus stricte depuis plus de 3 ans. C’est nous qui avons demandé l’abaissement du seuil du paiement en espèces pour ces transactions, et nous ne l’avons pas obtenu. Nous sommes les premiers à demander une lutte efficace des services de l’État contre les sites clandestins comme le prévoit la loi Loppsi 2. Nous avons fait le ménage dans la profession. Nous avons demandé aux ministères concernés d’élaborer un nouvel amendement pour que seules les entreprises disposant d’un arrêté préfectoral adapté à nos métiers puissent obtenir et valider un registre de police donnant droit à effectuer des actes d’achat au détail. Qu’on cesse de nous montrer du doigt : nous sommes les premiers à réclamer une réglementation plus stricte, plus claire afin de pouvoir travailler dans la sérénité ». Fort bien, mais pourquoi Federec n'obtient-elle pas ce qu'elle demande aux pouvoirs publics ?
Finalement, et pour faire simple : l'explosion des vols, c'est la faute des pouvoirs publics, de la police et les recycleurs n'en tirent pas profit, bien au contraire.
Mais alors, à qui profite le crime ? Aux ferrailleurs, qui vendent aux récupérateurs qui vendent aux recycleurs, puis les ferrailleurs volent pour revendre aux récupérateurs qui n'en finissent plus de vendre aux recycleurs. Que d'argent recyclé. Et pendant ce temps, les bilans des adhérents de Federec enregistrent la conjoncture euphorique des matières premières et secondaires. Ou alors, les métaux volés s'envolent dans la nature. Trève de plaisanterie, à force de voler, si l'on n'y prend garde, tout cela pourrait bien finir par s'écraser. Et sur ce risque, le président de Federec a bien raison de s'alarmer. Sera-t-il entendu ? Et par qui ? L'avenir nous le dira.
N'oublions pas....
Jamais de mémoire de récupérateur, de ferrailleur ou de recycleur, une conjoncture économique aussi porteuse aux matières premières et secondaires n'a soutenue ces entreprises depuis la seconde guerre mondiale, jamais une législation environnementale n'a été aussi encourageante, jamais une évolution sociale n'a été aussi favorable à l'émergence et au développement de nouveaux métiers du recyclage.